Chape de plomb à Washington pour l’intronisation de Joe Biden

par NORDSUD
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Ni chants, ni cris, aucun drapeau agité: Joe Biden s’installe mercredi à la Maison Blanche dans un silence lourd, loin de la liesse populaire qui envahit Washington tous les quatre ans en ce jour d’investiture.

La foule, qui se masse habituellement sur le parcours pour saluer le nouveau président américain, a été priée de rester à la maison en raison de l’épidémie de coronavirus et des risques de violence.

Les Américains ne verront cette journée qu’à travers les images des grandes chaînes de télévision qui retransmettent en direct. « Allumez le poste », a d’ailleurs tweeté Joe Biden avant la cérémonie d’investiture.

Environ 25.000 soldats de la Garde nationale – contre seulement 8.000 il y a quatre ans – et des milliers de policiers sont déployés dans la capitale américaine, dont le centre est une « zone rouge » interdite au public et entourée de hautes grilles métalliques.

Autour de cette zone, où il faut passer plusieurs contrôles de sécurité, la circulation est limitée. Véhicules militaires, camions et déneigeuses bloquent l’accès aux sites les plus sensibles, comme les abords de la cathédrale Saint-Matthieu où Joe Biden a assisté dans la matinée à une messe.

Près de la cathédrale, Jason Sheffield contemple avec regret les militaires en armes. « L’atmosphère est très étrange, pas du tout à l’image de l’Amérique », explique ce partisan de Donald Trump âgé de 36 ans et venu de Pennsylvanie.

« Ça fait peur », ajoute sa fiancée, Kierstin Dawley, affublée d’un haut de survêtement rouge avec le slogan de Donald Trump « Make America Great Again ».

– « Vraiment difficile » –

Pour Joe Brunner, un New-Yorkais de 42 ans, le périmètre grillagé « ressemble à l’entrée d’une base militaire en temps de guerre ».

La « zone rouge » entoure un triangle qui va de la colline du Capitole, où le président prêtera serment à la mi-journée, au Lincoln Memorial, de l’autre côté de la grande esplanade du « National Mall » où 450.000 personnes avaient assisté à l’investiture de Barack Obama en 2009. Cette année, plus de 190.000 petits drapeaux plantés dans le sol remplacent le public.

« C’est dommage, parce que moi je veux sentir quelque chose d’historique, quelque chose d’heureux, je veux être heureuse, mais ce n’est pas possible », explique Anna Weaver, qui vit à Washington. « Pour ceux qui habitent à Washington, c’est vraiment difficile de fêter ce moment », dit-elle.

Pour la cérémonie d’investiture, sur les marches du Capitole, la foule a été aussi limitée en raison de la pandémie de Covid-19 toujours hors de contrôle. Au lieu des 200.000 billets attribués aux parlementaires dans leurs circonscriptions, les 535 élus du Congrès n’ont eu droit qu’à un seul invité.

La grande artère Pennsylvania Avenue, entre le Congrès et la Maison Blanche, que le président fraîchement élu parcourt habituellement à pied sous les vivats de la foule, est déserte.

Cette année, Joe Biden ne marchera que quelques dizaines de mètres pour entrer dans la Maison Blanche, devant les objectifs des photographes de presse et des caméras de télévision.

Les autorités craignent aussi des incidents, deux semaines après l’assaut contre ce bâtiment du Congrès par des milliers de partisans de Donald Trump pour tenter d’invalider la victoire du candidat démocrate.

L’attaque contre le Capitole, temple de la démocratie américaine, a fait cinq morts dont un policier et une manifestante.

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