Le président du Tigré a rejeté ce 24 novembre l’ultimatum lancé la veille par le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed. Un délai de 72 heures avait été donné aux dirigeants de cette région dissidente de l’Ethiopie pour se rendre.
Le Tigré, province dissidente du nord éthiopien, est le théâtre de violents combats depuis le lancement le 4 novembre d’opérations militaires par Abiy Ahmed, contre le Front de libération des Peuples du Tigré (TPLF) qui dirige la région et défie depuis plusieurs mois l’autorité du gouvernement fédéral.
Le président de la région dissidente du Tigré a déclaré lundi que son peuple était “prêt à mourir”, au lendemain de l’ultimatum lancé par le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed accordant 72 heures aux dirigeants tigréens pour se rendre. Près de trois semaines après le début de cette opération militaire visant à restaurer son autorité, Addis Abeba projette d'”encercler” prochainement Mekele, capitale du Tigré et siège du gouvernement local du Front de libération du peuple du Tigré.
Pour Laetitia Bader, la directrice de l’organisation Human Rights Watch pour la Corne de l’Afrique, «traiter une ville entière comme une cible militaire serait non seulement illégal, mais pourrait également être considéré comme une forme de punition collective», c’est-à-dire un crime de guerre. Pis, la coordinatrice humanitaire de l’ONU en Éthiopie, Catherine Sozi, s’est aussitôt inquiétée pour «la protection des 525 000 civils vivant à Mekele» en demandant la protection de «toutes les infrastructures comme les établissements de santé, les écoles, le système de distribution d’eau», vitaux pour les habitants.
Face à cette situation qui peut dégénérer à tout moment, le Premier ministre éthiopien assurait que «toutes les mesures de précaution nécessaires ont été prises pour garantir que les civils ne soient pas blessés».
Charles Assagba