Difficile, pour certains automobilistes, de trouver de l’essence ou du gasoil depuis une dizaine de jours en France. Environ 15% des stations-essence françaises sont en rupture d’un ou plusieurs carburants à l’heure actuelle, un chiffre avancé par plusieurs ministres. Outre la ristourne à la pompe de 20 centimes accordée par TotalEnergies depuis le 1er septembre, qui a tiré la consommation dans les stations-service du groupe, des grèves dans les raffineries et les dépôts de carburant perturbent l’approvisionnement dans l’Hexagone.
La plateforme TotalEnergies de Normandie, à Gonfreville-L’Orcher (à côté du Havre), est actuellement à l’arrêt. Depuis le 27 septembre, une grève à l’initiative de la CGT paralyse l’activité de la plus grande raffinerie de France (elle représente 22% des capacités de raffinage en France à elle seule, selon l’Ufip). Les grévistes réclament une augmentation de salaire à hauteur de 10% pour l’année 2022, dont « 7 % pour l’inflation et 3% pour le partage de la richesse », déclarait jeudi un délégué syndical CGT à l’AFP, évoquant les bénéfices réalisés par le groupe depuis le début de l’année.
Le gouvernement tente de calmer la situation et a demandé aux groupes pétroliers de faire des « efforts » pour mettre fin aux grèves. « J’appelle les entreprises concernées, qui, pour la plupart, ont quand même de bons résultats, à considérer aussi les demandes d’augmentation de salaire », a déclaré Olivia Grégoire, ministre déléguée aux Petites et moyennes entreprises, sur Franceinfo. Le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune, a assuré que l’exécutif était « en lien » avec TotalEnergies « pour essayer de faciliter le dialogue social ».
Bakayoko Youssouf avec AFP