Invasion russe en Ukraine: La guerre sera très longue

par NORDSUD
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Ce devait être une guerre éclair. Le 24 février 2022, Vladimir Poutine, le président de la Russie, donnait le coup d’envoi de l’invasion en Ukraine. L’arsenal et le personnel militaire déployés devraient faire plier l’Ukraine en deux temps trois mouvements. Dans le camp adverse, le numéro un ukrainien tapait du poing sur la table. Il entend jouer à fond la carte de la riposte pour défendre l’intégrité territoriale de son pays face à ce causus beli. 120 jours après le début de la guerre, c’est le statu quo. Le conflit bat son plein. Les indicateurs d’une sortie de crise sont au rouge. Pour la fin de cette guerre, ce n’est manifestement pas demain la veille.

En pole position, la Russie continue de pilonner. Puissance militaire mondiale, la Russie a dévolu à l’invasion en terres ukrainiennes, une armada d’armes issues de sa lourde artillerie. Le Kremlin a en outre sorti le chéquier avec un colossal budget de 48 milliards de dollars pour la guerre. Dotée d’emblée d’un riche effectif militaire de 900.000 personnes, l’armée russe bénéficie du soutien de ses états vassaux. Une équipe xxl. En position de force, au vu des percées de ses offensives, le pays avance à grands pas vers l’atteinte de ses objectifs, résiste clopin-clopant au paquet de sanctions occidentales et n’aurait aucun intérêt à jeter l’éponge si près du but.

L’Ukraine continue la résistance. L’armée ukrainienne est créditée de 196.000 militaires. Dans sa résistance, le pays bénéficie de l’appui de volontaires étrangers et l’apport logistique de l’Otan. Dans ses éléments de langage, le président Volodymyr Zelensky ne laisse pas l’image du chef d’Etat pacifiste désireux de sortir le drapeau blanc. De fait, il n’a de cesse que de demander des renforts logistiques en termes d’armes peu ou prou suffisamment sophistiquées dans son élan de riposte et de contre-attaque de l’envahisseur russe. Un ‘’SOS armes’’ qu’il brandit comme un mantra pour tenir la dragée haute à l’envahisseur russe.

Les esprits des deux protagonistes sont visiblement obnubilés. Leurs forces, résolument engagées de plain-pied dans la guerre. L’heure n’est donc pas à la recherche du consensus, mais aux stratégies pour alimenter la bataille. Manifestement, les antagonistes affûtent donc leurs armes, la fumée blanche de la guerre Russie Vs Ukraine n’est donc pas près de sortir.

Dialogue au point mort. Napoléon Bonaparte disait: «En guerre comme en amour, pour en finir, il faut se voir de près». Comme l’illustre cette citation,la fin de la guerre devrait survenir suite à des pourparlers entre les protagonistes autour de la table des négociations. En l’état actuel de la belligérance ukraino-russe, le dialogue est au point mort. Les contacts officiels et directs entre Kiev et Moscou ont tous accouché d’une souris. Le premier, mené par le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, ne débouchera uniquement que sur un accord en vue de l’établissement de couloirs humanitaires pour la circulation des médicaments, de la nourriture et de l’évacuation des civils. Ensuite, la velléité de négociation portée par Israëlsera tuée dans l’œuf. En toile de fond des propos du chef de la diplomatie russe sur un soutien d’Israël au régime ukrainien qu’il qualifie par ailleurs de juif et de nazi. Ultime pourparlers en date, le tête-à-tête ukraino-russe sous l’impulsion de la Turquie suscitera une flamme d’espoir, étiolée dans la foulée par l’opiniâtreté des deux parties qui rechignent à faire des concessions. Les multiples rencontres entre le patron de l’Elysée, Emmanuel Macron et les deux parties aux prises ont en outre rimé à la symphonie inachevée. De toute évidence, le régime russe et son adversaire ukrainien continuent de se regarder en chiens de faïence. Résultat ? Aucune concession, aucune avancée dans le sens d’une désescalade.

Poutine et Zelensky demeurent donc à mille lieues d’un dialogue qui pourrait déboucher sur un accord en vue de sonner le glas de ce conflit. Le faisceau d’évènements qui suit son cours montre que le conflit perdurera encore longtemps. Dans une interview accordée au média allemand Bild, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a poussé le bouchon on ne peut plus loin : «Nous devons nous préparer au fait que cela pourrait prendre des années». Volodymyr et Vladimir ne sont donc pas près de fumer le calumet de la paix.

Charles Assagba

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