Il buvait le sang de ses victimes. C’est le portrait que les témoins dresse de l’ex-rebelle, Gibril Massaquoi, surnommé «l’Ange Gabriel» poursuivi pour des exactions de tous genres. Ouvert depuis début février en Finlande, ce procès est une grande première, d’autant plus qu’aucun tribunal n’a jusqu’à présent jugé les crimes commis pendant les guerres civiles de 1989-1996 et 1999-2003. Des conflits sanglants qui ont coûté la vie à 250.000 personnes. «Massaquoi est arrivé et les hommes l’ont salué : “Angel !” Il a pris la personne assise à côté de moi, a placé son cou sur son assiette… J’étais effrayé, j’ai fermé les yeux. On lui a tranché le cou», a relaté le 9 mars dernier, un témoin, selon qui le chef rebelle a bu du sang de la victime puis en a répandu sur un autel en guise d’offrande.
Gibril Massaquoi aurait été en première ligne lors de la seconde guerre civile libérienne entre 1999 et 2003. Les auteurs de ce massacre seraient des milices du Front révolutionnaire uni (RUF), dont Gibril Massaquoi était un des hauts responsables.
Ce groupe armé sierra-léonais était dirigé par le caporal Foday Sankoh, proche de l’ex-chef de guerre libérien devenu président Charles Taylor.
Charles Assagba