Présidentielle 2025 : les points forts et les points faibles

par nordsud.info
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La Commission électorale indépendante (CEI) a donné lundi les résultats provisoires du scrutin présidentiel. Le président de l’institution Ibrahime Coulibaly-Kuibiert a souligné un climat politique apaisé dans l’ensemble, malgré quelques incidents mineurs. Mais qu’en pensent les observateurs ?

Alors que le rideau tombe peu à peu sur la présidentielle en Côte d’Ivoire, on ne peut s’empêcher de faire la comparaison avec le scrutin de 2020, qui avait engendré plus de 80 morts et environ 500 blessés, dans un climat politique très tendu.

L’apocalypse n’a pas eu lieu

« Les violences restent isolées, marquées par la volonté des Ivoiriens de ne pas sortir. Ce n’est pas l’apocalypse que certains avaient annoncé », peut par exemple constater Abraham Denis Yaurobat, président l’ONG Action pour la protection des droits de l’homme (APDH). La demi-douzaine de morts relevée, les véhicules brûlés ainsi que les quelques bureaux de vote saccagés pendant le vote de samedi sont certes à déplorer mais demeurent très en deçà des craintes et des horreurs de 2020. Un motif de satisfaction selon Abraham Denis Yaurobat, à mettre plutôt au crédit des autorités. Car, selon lui, ce ne sont pas les intentions de perturber le climat qui ont manqué. « La stratégie radicale favorisée par l’opposition n’a simplement pas été suivie (…) Le pouvoir a su aussi circonscrire les manifestants », fait savoir l’observateur politique.

Discours pacifiques

Ainsi, s’interroge-t-il, est-ce que la situation serait restée la même si on avait autorisé les gens à manifester ?

Un autre point de satisfaction : le fair-play des candidats. Les discours pacifiques pendant la campagne sont à saluer. Le message de félicitation de Jean-Louis Billon, par exemple, à l’endroit du candidat du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), Alassane Ouattara, dit-il, est une chose que les Ivoiriens aimeraient revoir souvent.

L’analyse de Neth Willy Alexandre, président de la Ligue ivoirienne des droits de l’Homme (LIDHO) est un peu plus différente. Pour lui, les clivages politiques restent encore à combattre en Côte d’Ivoire. « Au sein de l’opposition, aucun candidat n’a pu atteindre les 5%. C’est le signe que l’électorat de l’opposition a suivi à la lettre le mot d’ordre de la base qui a été de ne pas aller voter. Les Ivoiriens sont encore sur les questions de personnes. Il faut arriver à dépasser cela », mentionne-t-il.

Simone Ehivet Gbagbo

La bataille de la maturité politique, à l’entendre, doit être gagnée à ce niveau. Tout en saluant le message du candidat Jean-Louis Billon, Neth Willy Alexandre déplore le ton de l’ex-Première dame Simone Ehivet Gbagbo, après la proclamation des résultats. « Elle a dénoncé une élection qui ne reflète pas la réalité. Cela ne présage pas de sa part forcément une attitude encline à l’apaisement, notamment pour les législatives à venir », explique-t-il.

Pour rappel, c’est le président de la République sortant, Alassane Ouattara, qui remporte haut la main cette élection présidentielle de 2025, d’après la CEI. 89,77% pour le candidat du RHDP. 3,09% pour Jean-Louis Billon. Simone Ehivet Gbagbo (2,42 %). Ahoua Don Mello arrive en troisième position avec 1,97 % et Henriette Lagou 1,15 %. En attendant la confirmation du Conseil constitutionnel, les Ivoiriens ont déjà repris leur train-train quotidien, là où en 2020, par exemple, les tensions étaient toujours vives, après le scrutin.

Georges Dagou

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