Présumé soutien aux groupes jihadistes: Le Mali accuse, la France s’indigne

par NORDSUD
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Le Mali a demandé mercredi 17 août 2022 au Conseil de sécurité de l’ONU une réunion d’urgence pour faire cesser ce qu’il présente comme « les actes d’agression » de la France sous forme de violations de sa souveraineté, de soutien apporté, selon lui, aux groupes jihadistes et d’espionnage.

Avec ces accusations, le gouvernement dominé par la junte militaire fait franchir un nouveau degré à l’escalade verbale de ses incriminations contre la France.

« C’est particulièrement insultant de voir que l’on puisse penser qu’on alimente des terroristes », a jugé le général Bruno Baratz, le commandant de la force française Barkhane, interrogé par France 24 mercredi 17 août au Niger, pays voisin du Mali et allié de la France ayant accepté le maintien d’une base aérienne française à Niamey.

Lundi, le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, a adressé une lettre à la présidence en exercice chinoise du Conseil de sécurité de l’ONU. La lettre, transmise mercredi à des journalistes par ses services et abondamment reproduite sur les réseaux sociaux, dénonce les « violations répétitives et fréquentes » de l’espace aérien national par les forces françaises au cours des derniers mois, et les vols d’appareils français se livrant à « des activités considérées comme de l’espionnage » et des tentatives « d’intimidation ».

Les autorités maliennes disposent « de plusieurs éléments de preuve que ces violations flagrantes de l’espace aérien malien ont servi à la France pour collecter des renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans le Sahel et pour leur larguer des armes et des munitions », ajoute Abdoulaye Diop. Le chef de la diplomatie malienne laisse entendre que les Français pourraient avoir transporté par hélicoptère deux membres d’un groupe jihadiste début août dans la région de Tombouctou.

Le Mali « invite » le Conseil de sécurité à œuvrer pour que la France « cesse immédiatement ses actes d’agression » et demande à la présidence chinoise de communiquer ces éléments aux membres du Conseil de sécurité en vue d’une réunion d’urgence, indique Abdoulaye Diop.

Le Mali « se réserve le droit de faire usage de la légitime défense » si les agissements français persistent, conformément à la Charte des Nations unies, affirme le ministre.

Avec AFP et Reuters

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