C’est un silence qui fait du bruit et qui donne libre cours à toutes sortes d’interprétations. Le président sénégalais, Macky Sall, ne s’est toujours pas prononcé sur l’épineuse question d’un 3ème mandat à la tête du Sénégal. Un mutisme qui continue d’entretenir le flou, mais qui tranche avec les dernières actions du chef de l’Etat sénégalais et les sorties des membres de son gouvernement.
Précision de taille
«Du point de vue de la Constitution, je dis que c’est un deuxième mandat et non un troisième mandat. Si Macky est candidat en 2024, ce sera un deuxième mandat, du point de vue de la Constitution actuelle», soutenait le ministre de l’Enseignement supérieur et de l’Innovation, Cheikh Oumar Hanne, ce dimanche 29 novembre. Le ministre laissait ainsi entendre que le mandat actuel n’est que le premier du chef de l’Etat Macky Sall, donc un mandat de plus de sa part ne serait nullement une violation de la Constitution.
Le président sénégalais a procédé le dimanche 1er novembre 2020 à un remaniement ministériel. A cette occasion, plusieurs leaders de l’opposition ont fait leur entrée au gouvernement. Un réaménagement qui présageait une recomposition de l’opposition sénégalaise, pis, de son déclin. Idrissa Seck, le leader de l’opposition, un temps présenté comme dauphin de Macky Salla lors de la présidentielle de 2019, a été nommé président du Conseil économique, social et environnemental. Alors qu’il cristallisait certains espoirs de l’opposition au regard de son expérience politique. Oumar Sarr, l’un des anciens ténors du Parti démocratique sénégalais (PDS) d’Abdoulaye Wade, a été nommé ministre des Mines.
Le président sénégalais aura donc réussi à rallier la partie significative de l’opposition avec lui.
Le caractère légal et légitime de la candidature Macky Sall semble ainsi acquis. Il demeure cependant qu’il faudra attendre une déclaration claire du concerné pour acter cette candidature pour l’élection présidentielle prévue en 2024.
Charles Assagba