Au cours d’un discours tenu ce dimanche 6 novembre 2020, le président de la République congolaise, Félix Tshisekedi, a annoncé la nomination d’«un informateur» qui sera chargé «d’identifier une nouvelle coalition réunissant la majorité absolue des membres au sein de l’Assemblée nationale».
Une décision qui fait suite au déclin de la coalition gouvernementale composée avec le Font commun pour le Congo de Joseph Kabila. Pour l’actuel chef de l’Etat, cette alliance politique aura été l’un des talons d’Achille de sa gouvernance. «Elle ne m’a pas permis de mettre en œuvre mon programme et de répondre aux attentes des Congolais», expliquait Félix Tshisekedi. Décrivant le cadre dans lequel cette coalition s’inscrivait, il a parlé d’«une situation de crise persistante et de défiance inacceptable entre les institutions de la République». L’heure est donc à la recherche d’une nouvelle majorité que Félix Tishékédi a placée sous le signe d’une «union sacrée».
D’après la Constitution, en cas d’absence de majorité, le président «confie une mission d’information à une personnalité en vue d’identifier la coalition». La mission d’information est de trente jours renouvelables une fois, précise la Loi fondamentale. L’informateur devrait donc être connu dans les prochains jours.
Prêt à parer à toute éventualité, même à un échec de cette recherche de la nouvelle majorité, le président semble détenir la carte de la dissolution de l’assemblée et de l’organisation d’élections anticipées. «J’userai des prérogatives constitutionnelles qui me sont reconnues, pour revenir vers vous, peuple souverain, et vous demander une majorité», a t-il indiqué.
Rappelons que cette coalition avait permis en janvier 2019 la première transition pacifique du pouvoir dans l’histoire politique du Congo. Proclamé vainqueur de la présidentielle, Félix Tshisekedi avait signé un accord secret avec son prédécesseur, qui gardait le contrôle du Parlement.
Charles Assagba