Zimbabwe & Gabon : Des crises postélectorales en perspective

par nordsud.info
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En politique, notamment au Gabon et au Zimbabwe, la vérité des urnes sortira t–elle de la bouche des opposants ? L’un, Nelson Chamisa revendique la victoire face au président sortant, Emmerson Mnangagwa en dépit de l’annonce officielle des résultats qui lui est défavorable. L’autre, Albert Ondo Ossa s’autoproclame vainqueur avant l’heure de l’annonces résultats, face au numéro un, Ali Bongo, en lice pour un troisième mandat à la tête du Gabon.

Zimbabwé

 « Nous avons gagné cette élection » ; « Nous sommes en tête, nous allons contester ces résultats, assemblés à la hâte et sans vérification » ; « Nous sommes prêts à former le prochain gouvernement ». Au créneau face à la presse, le leader de l’opposition zimbabwéenne, Nelson Chamisa crie à cor et à cri à des « fraudes flagrantes et massives ». La figure de proue de la Coalition des citoyens pour le changement (CCC) croit dur comme fer à sa victoire. Un résultat qui lui aurait été volé. A son corps défendant, les observateurs locaux et internationaux ont noté des actes d’intimidation vis-à-vis des sympathisants de l’opposant.Autre facteur, l’élection prévue pour le mercredi 23 août, s’étant allongée jusqu’au jeudi, les résultats initialement attendus pour lundi ou mardi ont été proclamés fissa, ce vendredi. Si ces indicateurs jettent le discrédit sur le déroulement de l’élection, les preuves attestant de fraudes sont en l’état actuel publiquement indisponible. Dans le camp du président élu selon la proclamation des résultats avec 52% des voix, c’est la carte de la sérénité. Le voile demeure donc épais sur l’issue de la contestation engagée par l’opposition, toutefois, l’éventualité d’une crise post-électorale n’est pas illusoire.

Gabon

Consécutivement à son vote, ce 26 août, Albert Ondo Ossan n’a pas attendu de round d’observation. Embouchant la trompette, l’opposant a tenu des propos aux vitriols envers son antagoniste, le président sortant, Ali Bongo. Dénonçant des fraudes et appelant son protagoniste à rendre le tablier, l’opposant convaincu de sa victoire a demandé à être proclamé vainqueur de la joute électorale. Dans la foulée, en guise de réponse, le gouvernement a serré la vis, dans la soirée. Couvre-feu de 19h-6h, suspension d’Internet, suspension provisoire de la diffusion de France 24 et de RFI. En toile de fond, selon les autorités, la prise en compte de ‘’ l’intérêt supérieur de la nation’’, la coupure des canaux de relai des ‘’ appels à la violence’’ et aux ‘’ fausses informations’’, la prévention de ‘’ tout débordement’’ et l’assurance de la ‘’sécurité’’ des populations. Entre, d’une part : la posture vindicative et jusqu’auboutiste d’un opposant déterminé à empêcher un troisième mandat et une prorogation de la dynastie Bongo. Et, d’autres parts, les coups stratégiques du pouvoir en place avec le bâillonnement des canaux de communication et par ricochet le musellement des moyens d’expressions de l’opposition. Les premiers indicateurs d’une crise post-électorale poignent déjà à l’horizon. 

Ainsi au Gabon, tout comme au Zimbabwé, l’élection présidentielle continue de rimer avec cycles de violences et éventualité de crise.

Charles Assagba

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