Classement RSF 2022 : Pourquoi la Côte d’Ivoire reste à la 37ème place

par NORDSUD
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Ce mardi 3 mai 2022, la Côte d’Ivoire célèbre la journée mondiale de la liberté de la presse, dans un contexte de crise éditoriale. Le dernier classement d’Edipresse montre une chute vertigineuse dans la vente du journal papier, de plus de 10%. Et les négociations entre le Groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire (Gepci) et le gouvernement, pour bénéficier d’un soutien financier conséquent, restent très peu concluantes. Seule satisfaction dans ce sombre tableau : le dernier classement mondial de la liberté de la presse. Selon Reporter sans frontière (RSF), la Côte d’Ivoire reste à la 37ème place, comme en 2021. Derrière 4ème pays africains : la Namibie, l’Afrique du Sud et le Cap Vert. Sa triste 68ème place de 2020 n’est qu’un lointain souvenir. Et la Côte d’Ivoire est à 11 points de la France, 26ème place. La Norvège et le Danemark occupent les deux premières places. L’Iran, l’Erythrée et la Corée du Nord, sont pointés dans les trois dernières places (178, 179, 180).

D’après RSF, les conditions d’exercice du journalisme en Côte d’Ivoire s’améliorent, même si elles ne sont pas encore excellentes.

Fake news

Le verre à moitié plein ? Oui, selon Lassane Zohoré, président du Gepci. «L’écosystème est sinistré. Mais, nous faisons du progrès dans la liberté de la presse. Il faut savoir que c’est la presse tout entière qui est mise sur le banc des accusés, à cause de la prolifération des fake news. Mais ces fake news proviennent des réseaux sociaux. Malheureusement, les gens font l’amalgame», déplore le président du Gepci. Pour lui, il faut aussi applaudir les actions de l’Autorité nationale de la presse (ANP), qui travaille dur pour éviter qu’un organe de presse diffuse des fausses informations. Ce qui n’est pas le cas des réseaux sociaux. D’ailleurs le thème de la journée de cette année est : «Le journalisme sous l’emprise du numérique». Les acteurs sont en train de réfléchir à un projet de loi, pour réguler ce secteur en Côte d’Ivoire. Est-ce faisable ? L’avenir nous le dira. Jean-Claude Coulibaly, le président de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (Unjci) salue, quant à lui, la baisse des violences dans l’exercice du journalisme. «Nous devons comprendre que le métier du journaliste, c’est la critique. Mais la critique n’est pas une excuse pour tout faire», souligne-t-il. Avant d’ajouter : «Il y a de l’amélioration dans notre environnement et nous devons travailler à ce que les choses s’améliorent encore plus, au lieu de tenter de ramener le pays en arrière».

L’autre levier sur lequel la presse tente de jouer, c’est le fameux appui financier que la presse attend de l’Etat. «Les discussions continuent. Une étude a été commandée par le gouvernement pour faire l’état de la presse. Nous faisons partie des personnes ressources qui apportent des informations au cabinet chargé de cette étude. Mais nous ne comptons pas que sur l’aide de l’Etat pour sortir la presse des difficultés financières qu’elle traverse. Nous sommes en train de chercher d’autres voies et moyens pour nous prendre en charge. Et nous verrons bientôt le bout du tunnel», rassure Lassane Zohoré.

Raphaël Tanoh

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