C’est parti pour Daloa Glô festival ! Le commissariat général de cette plateforme de rencontres et d’échanges, Ange Wilfried Kouacou, a procédé ce vendredi 11 novembre 2022 au lancement officiel des activités de la première édition. Le thème central est «Partageons la même valeur : engagement, ouverture, partage, héritage, passion, émotions».
Ces activités ont commencé par un panel sur l’immigration irrégulière, co-animé par l’imam El Hadj Abdallah Bamba, président du collectif des guides religieux de Daloa, Victor Emmanuel Sohou, vice-président de la cellule civilo-militaire et Hassane Dosso, entrepreneur et ancien migrant ayant regagné le pays.
Dans son exposé, le jeune Hassane Dosso est revenu sur son expérience et les émotions qu’ils a vécues à travers les risques qui ont commencé pour lui en 2014.
Après sa formation, il dit avoir créé un cybercafé où il employait 3 personnes à Abidjan. C’est
au cours d’un de ses passages à Daloa qu’un de ses amis d’enfance lui dit qu’ils ont un ami commun en Libye qui y gagne bien sa vie avec une recette journalière de 50.000 francs.
Pour lui qui gagnait à peine 15.000F par jour, l’opportunité était belle à saisir. C’est ainsi qu’il abandonne tout pour rallier avec un ami Bamako au Mali, d’où les passeurs sont allés les livrer à Azawad, le groupe terroriste. D’autres passeurs les ont entassés à 52 dans un gros camion, dans le désert, jusqu’à une ville d’Algérie, au prix de mille et une souffrance. Il a ensuite expliqué comment un compatriote se nommant Sylla leur a conseillé de ne pas davantage mettre en péril leurs vies.
Hassane Dosso dit avoir entendu ce conseil et est resté travailler dans la clandestinité, avec son statut de sans-papiers, pendant 4 ans. Il a même un temps assuré le secrétariat des Ivoiriens vivant en Algérie.
C’est donc las de vivre dans la clandestinité qu’il décide un beau matin de regagner le pays. Il alla donc se livrer à la police algérienne. A travers un convoi humanitaire organisé par l’Organisation internationale pour les réfugiés (OIR) au Niger, il a pu rentrer au pays en 2018.
De retour au bercail, Hassane a repris ses activités et est aujourd’hui entrepreneur. Après avoir vu la souffrance que subissent de très nombreux jeunes ivoiriens, il dit déconseiller cette aventure à ceux qui rêvent encore.
Pour lui, l’Eldorado, c’est aussi la Côte d’Ivoire, qui offre toutes les opportunités de réussite.
Pour l’imam Abdallah Bamba, l’immigration clandestine touche à la vie et peut la gâcher. «Il y a lieu qu’on trouve solution et qu’on préserve la vie des jeunes qui aiment prendre des risques», a-t-il dit.
Avant d’ajouter que toute action qui concourt à préserver est à saluer. Pour lui, l’immigration clandestine, c’est prendre des risques, il faut s’en éloigner. Il a encouragé les jeunes à demeurer au pays en prenant des initiatives pour améliorer leur vie.
Sohou Emmanuel, de la cellule civilo-militaire, a félicité les initiateurs de cette rencontre pouvant aider à lutter contre le phénomène de l’immigration clandestine pour lequel Daloa est reconnu comme le lieu privilégié des départs en Côte d’Ivoire.
Il a souligné qu’une solution sera trouvée et les gares servant de lieux ce départs seront bientôt fermées.
Le commissaire général de Daloa Glô Festival, Ange Wilfried Kouacou, a expliqué les objectifs et donné les différentes articulations de ces rencontres entre jeunes. Il s’agit notamment de la finale du concours des projets jeunes, l’animation du village festival et du village touristique. Le festival s’achève ce dimanche par un concert d’artistes auquel est annoncé Luckson Padaud.
Bayo Fatim, correspondant permanent