Entretien avec… Koné Noumoutié, dozo

par NORDSUD
314 vues

Koné Noumoutié, délégué national et porte-parole des chasseurs traditionnels de la confrérie Dozo de Côte d’Ivoire représentait le chef suprême, le dozoba national, Bamba Fadjouma, à Daloa où plus de 3000 dozos étaient rassemblés.

Pourquoi les chasseurs traditionnels de Côte d’Ivoire, communément dozos, se sont retrouvés à Daloa ?

Nous sommes réunis ici dans le cadre d’une bonne organisation de cette confrérie qui existe depuis la nuit des temps en Côte d’Ivoire. Il rentre dans le cadre des rencontres que nous avons l’habitude d’organiser dans une ville choisie dans le pays.

Ici à Daloa, je suis envoyé par notre chef suprême, appelé le dozoba national, Bamba Fadjouma, pour informer les dozos du démarrage du recensement de tous les dozos que le gouvernement nous demande depuis 2013.

Quel est le rôle des dozos dans la société?

Les dozos sont des acteurs de la société. Ils ont pour rôle d’assurer la sécurité des personnes et des biens, en collaboration avec les forces de l’ordre.

Nous sommes une force d’appui aux forces régulières dans le domaine de la sécurisation et nous exerçons dans le bénévolat. Cela bien avant l’existence des forces régulières.

Les dozos ont toujours joué ce rôle, partout, sur l’ensemble du territoire national. Que ce soit en ville ou en campagne, les dozos ont toujours joué ce rôle.

Qui peut être Dozo ?

La confrérie des dozos est très ancienne et a des origines. Aussi obéit-elle au respect de certaines règles régissant son fonctionnement.

Elle n’est pas la propriété exclusive d’une communauté spécifique. Je veux dire que tout le monde peut être dozo.

Cependant, bien qu’elle soit une organisation traditionnelle, sa pratique exige le respect de certains critères, exigences et les règles de fonctionnement de la confrérie.

Il faut noter qu’on dénombre à nos jours, 3 catégories de dozos en Côte d’Ivoire.

D’abord, il y a ceux qui sont nés dozos. Je veux dire ceux qui sont nés dans les familles où la pratique existe avant leurs naissances. Ils y sont nés et la pratiquent.

Ensuite, il y a ceux qui ont adhéré volontairement par amour ou par amitié à un dozo.

 Et aussi, il existe un autre groupe de dozo. Ceux que nous appelons les accompagnateurs. Ce sont ceux qui portent nos tenues et ne connaissancent toujours pas les règles.

Justement la confrérie étant très grande, cette opération de recensement permettra de faire le tri et de savoir qui sont les vrais dozos en Côte d’Ivoire. Et le dozoba national attache du prix à cette opération sur recommandation du gouvernement.

Face à la menace djihadiste qui plane sur le pays, quel rôle peuvent jouer les dozos ?

Je suis le coordonnateur général dans la sécurisation de notre frontière avec le Mail, pour la lutte contre les djihadistes. Cela veut dire que les dozos sont engagés dans cette lutte. Je vous apprends que le vrai dozo est d’abord un patriote, qui travaille chaque jour pour que son pays soit en sécurité.

Fort de cela, sur les instructions du dozoba national, les dozos assurent de nuit comme de jour la sécurité des populations dans chaque village du Nord.

Bayo Fatim, correspondant permanent

Articles similaires

Laissez un commentaire

* En utilisant ce formulaire, vous acceptez le stockage et le traitement de vos données par ce site Web.

Le site Web nordsud utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que cela vous convient, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite