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Alors que la cérémonie d’ouverture de la Coupe d’Afrique des nations (CAN-2023), démarre ce samedi au stade d’Ebimpé, avec notamment le match Côte d’Ivoire VS Guinée-Bissau, les Ivoiriens se demandent encore sur quelle force les Eléphants pourront-ils miser pour aller loin dans cette compétition. Pourquoi pas le milieu de terrain ?
Coéquipier de Cristiano Ronaldo et de Sadio Mané à Al Nassr, milieu box-to-box, Seko Fofana, a conquis le cœur des Ivoiriens avec ses percussions balle au pied, son aisance technique, sa propension aux frappes longues distance, le gabarit (1 m 85) et le leadership naturel. Toute proportion gardée, le Pachyderme suscite la nostalgie du meilleur milieu de terrain africain, Yaya Touré. Dans le miroir, l’ex-fer de lance du RC Lens ne tarit pas de dithyrambes.
Lorsqu’il s’essaie à l’exercice de l’auto-présentation, comme un candidat présentant son CV au chargé des ressources humaines, il fait un tour d’horizon de son savoir-faire et de ses expériences. « Quand j’étais en jeunes, je jouais devant la défense. Après, je me suis vite retrouvé 8 quand je suis parti à Manchester et je me suis découvert d’autres qualités. Je suis aujourd’hui un joueur box-to-box, capable d’aller d’une surface à l’autre et de répéter les efforts, dribbler, marquer des buts mais aussi de défendre », explique-t-il dans une interview. Le combo parfait. A ce profil de haute trempe, Seko adjoint de la personnalité. « J’ai du caractère et par mon jeu je me considère un peu comme un leader sur le terrain », peut-il se targuer. Pour cette compétition, à propos de laquelle la Côte d’Ivoire rêve de garder la coupe à la maison, Seko Fofana a d’ores et déjà écrit sa lettre de motivation. « Je veux apporter de la joie dans le cœur des Ivoiriens, laisser une trace. Ces dernières années, malheureusement, on n’a pas eu les résultats voulus mais nous sommes une grande nation. À l’image du Maroc, on peut réussir quelque chose de grand dans les années à venir ». Pour sa première CAN, à 28 ans, Seko est le symbole du rêve ivoirien de glaner cette 3ème étoile.
Kessié, la panthère au beau milieu des éléphants
Aux côtés de l’ex-sociétaire de Manchester City, un autre milieu de terrain au menton fourni, à la chevelure hirsute, par ailleurs ex-sociétaire du FC Barcelone, figure au nombre des vétérans et patrons de l’équipe. Franck Kessié. Hué suites à des pertes de balles lors du match amical face au Maroc par le public, lorsqu’il reprend du poil de la bête en effectuant des récupérations de balles et des passes vers l’avant, le public bat des mains, à sa sortie quelques minutes plus tard. « C’est le Kessié qu’on aime, qui jour simple efficace, qui récupère et qui fait des passes », note un supporter avec lequel nous échangeons en marge de ce match. Trois CAN dans les jambes, à 27 ans, le détenteur du dossard 8, habitué du public ivoirien tout sauf avare en propos aux vitriols pour un mini-geste raté, et prenant l’encensoir pour un but marqué, Kessié devra se tenir à carreau dans un milieu de terrain ou il est assuré du statut de titulaire. « On va faire le nécessaire cette fois-ci. On joue chez nous », fait-il noter à propos de la CAN. Récupérateur, technique, bon passeur et doté du sens du but, la panthère de zébizékou est souvent critiquée pour son manque de vitesse, une lenteur que ses pourfendeurs lui jettent à la figure comme son principal talon d’Achille.
Sangaré, ‘’comme à la maison’’
Dans le milieu de terrain ivoirien, sa couche de teinture jaune sous ses locks, en font une identité remarquable. Mais pas que. Sur le rectangle vert, du haut de son mètre 91, ses qualités athlétiques et défensives en font un profil digne d’intérêt au poste de numéro 6 en tandem avec Kessié ou en soliste avec des périodes de repositionnement en avant ou en arrière selon les phases de jeu. Candidat à l’héritage de Yaya Touré avec lequel il a en dénominateur commun, le gabarit, Ibrahim Sangaré est également l’un des joueurs les moins dépaysés dans cet effectif. Coéquipier de Serges Aurier et de Willy Boly à Notthingam Forest et en sélection, ayant d’ores et déjà disputé deux CAN avec Franck Kessié en compère du milieu de terrain, Ibrahim Sangaré ne manque pas de repères. Mieux, il sera assurément l’une des boussoles du onze entrant de Gasset. Tambour battant, il pourra être selon le temps du match, l’essuie-glace, le relayeur, le buteur de la tête sur les coups de pieds arrêtés, le passeur décisif et l’auteur de boulet de canon. Auteur de 11 buts en 35 sélections, Sangaré est assurément le milieu actuel, le plus prolifique de l’effectif devant Kessié, 9 réalisations en 70 matchs et Seko, qui a ramené le cuir à 5 reprises dans les filets en 13 matchs sous la tunique des éléphants.
Problèmes de riches au milieu de terrain : Un casse-tête à Gasset
3 joueurs de classes mondiales au milieu, des ‘‘supersubs’’ et remplaçants de luxes, comme Seri Jean-Mickael à même de prendre le relais sans perdre en qualit. Sans oublier de petits poucets qui pourraient être les belles surprises et les révélations de la CAN : Amani Lazare et Doumbia Idrissa. En dépit de cet effectif, la tache demeure ardue pour Gasset face à ces profils aux multiples similarités. L’enjeu pour le sélectionneur sera de tailler des fiches de postes sur mesure pour les 3 milieux en vue d’assurer l’équilibre offensif et défensif de l’équipe, de s’assurer qu’ils ne se marchent pas sur les plates-bandes et qu’ils puissent ressortir le maximum de leur capacité. Bien plus que l’attaque ou la défense, l’équipe ivoirienne devra scintiller ou sombrer par son entrejeu.
Charles Assagba
