C’est une épine que l’ambassade des États Unis en Côte d’Ivoire « nous ôte des pieds ». Tels ont été les mots de Dr Tizié Bi Koffi, Directeur du musée national du costume de Grand-Bassam, ce 18 août, à l’occasion de la cérémonie de remise officielle d’équipements effectuée par Richard Keith Bell à l’endroit de l’institution muséale dont il préside aux destinées. Les matériels ont en effet été symboliquement remis par l’ambassadeur des États-Unis en Côte d’Ivoire à la ministre de la Culture et de la francophonie sous les yeux du directeur du musée et du 4è adjoint au maire, ce jeudi, à la salle de conférence du Musée.
L’ambassadeur américain a placé ce coup de pouce financier sous le sceau « d’une contribution modeste mais stratégique » au profit de la chose culturelle.

Françoise Remarck n’a pas manqué de mots pour qualifier ce geste de libéralité de l’ambassade des États Unis. « Permettez-moi de vous traduire ma gratitude pour cet appui au musée national du costume de Grand-Bassam. Déjà en 2015, un projet d’inventaire et de numérisation avait été financé à hauteur de 20 millions. Vous avez dit que c’est peut-être un geste modeste mais c’est important de valoriser tout ce qui s’intéresse à la culture. Merci du fond du coeur », a souligné la ministre. Revêtant son costume de figure de proue de la promotion de la culture ivoirienne, Françoise Remarck a formulé un appel en vue d’élargir la toile de soutien aux institutions culturelles, tissée ce jeudi par l’ambassade américaine. « J’émets le vœu que d’autres initiatives voient le jour », a lancé la patronne de la culture ivoirienne.

Chiffré à 76 200 dollars, environ 45 millions de Fcfa, cet appui de la représentation diplomatique américaine est issu du fonds de l’ambassadeur pour la préservation culturelle financé par le Bureau des affaires culturelles et éducatives. Un fonds créé depuis une vingtaine d’années au profit de la culture dans les pays en développement.
De fait, cette manne financière subventionne le projet de conservation et de sécurisation des collections édité par la direction du musée national du costume de Grand-Bassam en vue d’assurer la sauvegarde et la promotion de l’art vestimentaire de la Côte d’Ivoire.
Ainsi, au terme des trois phases de mise en œuvre du projet, ces ressources permettront à terme, au Musée des costumes de se doter de : 27 vitrines (box d’expositions), 25 mannequins (supports d’expositions), 3 panneaux d’affichages à réaliser et à installer dans les villes de Côte d’Ivoire. Sur la feuille de route du projet, figure en outre : la réalisation de 4 missions de collecte d’informations et réalisation de films documentaires (Man, Korhogo, Tiébissou, Oumé), des ateliers de tissage, de maroquinerie, de confection de parures, de cordonnerie, de fabrication des coiffes, des conférences et panels, de la digitalisation des collections (QR code), des expositions itinérantes, des activités d’animation dont le musée mon autre «école», mon beau costume et la 8ème édition de la semaine du costume (Secom).
Jalonnée par un défilé de mode présentant des costumes provenant des 4 coins de la Côte d’Ivoire et des prestations artistiques, une visite guidée du musée a marqué le clap de fin de la cérémonie.

Ce temps fort a consisté en un tour d’horizon des installations de l’édifice. Ladite visite a permis aux illustres hôtes, la ministre de la Culture et l’ambassadeur des Etats-Unis en Côte d’Ivoire de passer en revue et constater de visu les acquisitions et réalisations de la première phase d’implémentation du projet.
En prélude à l’exécution des autres pans du projet qui permettront au musée de faire définitivement peau neuve, c’est une bouée d’oxygène de l’ambassade des Etats-Unis en vue de donner un souffle nouveau au second plus grand musée de la Côte d’Ivoire, niché au sein de la première capitale historique.
Charles Assagba