Les lampions se sont éteints, le 13 novembre, sur la 26e Conférence des Parties des Nations unies sur le changement climatique (COP26). Tenu à Glasgow, durant deux semaines, ce rendez-vous a in fine accouché d’une souris parallèlement aux attentes du continent africain, en particulier.
«Nous étions venus pour négocier un accord robuste sur les pertes et les préjudices subis. Nous voulions davantage de financements pour notre action climatique. Nous espérions du soutien pour nos situations et besoins particuliers. Nous avons supplié comme nous l’avons fait à la COP22, à la COP23, à la COP24, à la COP25… Nous espérions être entendus, mais comme lors des rendez-vous précédents, notre plaidoyer a été rejeté», a déploré, Keriako Tobiko, ministre kenyan de l’Environnement. Un bis repetita de désenchantement pour le berceau de l’humanité qui demeure, de fait, la victime expiatoire des relents inhérents aux changements climatiques.
En effet, l’Afrique qui n’induit que 3% des émissions de gaz à effet de serre, est touché de plein fouet par les stigmates climatiques. Un lourd tribut en contrepartie duquel, les pays pollueurs avaient promis de mobiliser des ressources à hauteur de la bagatelle de 100 milliards de dollars. Une somme qui vise à panser les plaies suscitées par leurs volumineuses émissions de gaz à effet de serre et à apporter un coup de pouce aux pays vulnérables afin de mettre en route leurs stratégies de ripostes. Cette mirobolante compensation financière, promise dans l’accord de Paris, et attendue depuis 2020 n’a de cesse d’être remise aux calendes grecques, au fil des COP.
«Les États-Unis représentent un tiers du financement climat. Sur les 100 milliards de dollars, on attend des États-Unis à peu près 30 milliards de dollars. Mais on est à 11,4 milliards de dollars. Donc, les États-Unis reviennent de très loin. On n’est pas aux 100 milliards tout simplement, parce qu’on est exactement à 79,4 selon l’Ocde [Organisation de coopération et de développement économiques]. Donc, il faut remplir ce fossé le plus rapidement possible et les États-Unis ont les moyens», souligne Seyni Nafo, au micro de RFI, porte-parole des négociateurs des pays africains.
Le continent africain n’est donc toujours pas sorti de l’auberge, d’autant que le texte final qui sanctionne la COP 26, n’émet aucun deadline, ni de lignes rouges pour le reversement des émoluments ou une baisse drastique des émissions de gaz à effet de serre dont l’Afrique demeure l’un des plus vulnérables. Le verre africain reste donc à moitié vide, au sortir d’une COP26 qui aura rimé à la symphonie inachevée.
Charles Assagba