Coupe du Monde de Slam/Anicet Kouamé: «Nous allons remporter la coupe l’année prochaine»

par NORDSUD
Publié: Dernière mise à jour le 195 vues

Doucement mais sûrement, la Côte d’Ivoire fait son trou sur la liste des grandes nations de slam. Lors de l’édition 2020 de la Coupe du Monde de Slam, le pays s’était classé 6è. Avant que le drapeau tricolore ivoirien flotte à la quatrième marche du podium en 2021. Affublé du pseudonyme de ‘’Chirurgien des mots’’, Kouamé Konan Anicet, le porte-étendard du slam ivoirien lors de cette 14è édition du Festival national et international de poésie de Paris-Belleville se livre dans un entretien exclusif à Nordsud.info.

Pour nos lecteurs, qui est Kouamé Konan Anicet?

A l’état civil, je me nomme Kouamé Konan Anicet. A l’état poétique, c’est le «Chirurgien des mots». Je suis poète-slameur, membre de l’Ecole des Poètes de Côte d’Ivoire. J’ai 22 ans et je suis étudiant en Master 2 de Sciences juridiques à l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody.

Kouamé Konan Anicet avec le slam, Kouamé Konan Anicet sans le slam, deux individus différents ?

Diamétralement opposés je dirais. En fait grâce au slam, j’ai une liberté inespérée, celle que tous les arts procurent aux artistes. Mais aussi, j’ai eu à fouler de belles scènes à l’instar du

Parlement du Rire avec Mahamane, Gohou Michel, Digbeu Cravate, etc. On a eu à squatter d’autres scènes également mais celle du Parlement du Rire est une très belle expérience.

Cerise sur le gâteau, nos honoraires ont été à la hauteur de nos prestations, nos droits ont vraiment été respectés, on a récolté ce qu’on a slamé. Le slam fait partie de moi désormais…

Qu’est-ce que cela vous a fait d’être classé 4è à l’issue de la finale de la coupe du monde de slam ?

La fierté et la joie. La fierté parce que c’est un honneur de représenter la Côte d’ivoire à la Coupe du Monde du Slam et aussi la joie parce qu’à défaut de la coupe, on a pu faire mieux que l’année précédente. En fait ça s’est joué à des virgules près. (L’Italie classée première a été créditée de 88,9 points, en deuxième position, l’Ecosse a eu 88,1 points, le Maroc a recueilli 87,6 points et la Côte d’Ivoire a fini avec 87,3 points). Nous allons remporter la coupe l’année prochaine…

Comment s’est déroulée l’aventure depuis les premières phases jusqu’à l’épilogue, ce 15 mai ?

Super bien, l’ambiance était bonne entre les différents candidats. La compétition était initialement prévue pour se dérouler à Paris, mais la seconde vague de la pandémie de la Covid-19 et son corollaire de mesures ont obligé les initiateurs à mettre une croix sur une édition classique. Nous avons donc compéti en ligne via une plateforme de visio-conférence. Le seul hic était celui de l’électricité. J’avais peur qu’il n’y ait une coupure de courant, et par ricochet une extinction du Wifi. Si cela arrivait, ma participation aurait été gravement entravée.

Comment le choix de la Côte d’Ivoire s’est-il porté sur vous ? Dans la foulée comment vous êtes-vous préparé ?

Je suis le champion national de slam de Côte d’Ivoire et donc de facto candidat attitré de la Côte d’Ivoire pour la Coupe du monde de Slam. J’en étais donc informé depuis mon sacre.

Pour la préparation de la compétition, je dois avouer que les membres du collectif ‘’Au nom du Slam’’ en particulier et tous les membres de l’Ecole des poètes en général m’ont apporté leur aide pour peaufiner mes textes. Avec leur aide et mon travail personnel, je peux dire que la préparation s’est très bien déroulée.

Après ce relatif succès lors de la coupe du monde du slam, quel est l’avenir de votre idylle avec le slam?

Je ne peux m’en passer. C’est comme l’air en fait, on peut respirer tout en faisant autre chose. Je continuerais à slamer tout en poursuivant mon cursus académique et ma future carrière professionnelle. Bientôt, je compte faire un one-man-slam, lors duquel, je déclamerai un recueil de poème que je vais sortir à cet effet.

Pensez-vous avoir été suffisamment soutenu par les autorités ivoiriennes ?

J’aimerais profiter pour faire un plaidoyer à l’endroit de notre ministère de tutelle et de tous les épris d’arts. Nous, slameurs, hissons haut le drapeau ivoirien. Nous méritons au même titre que les autres disciplines, des encouragements, du soutien et surtout votre appui.

Entretien réalisé par Charles Assagba

2 commentaires
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2 commentaires

Dalé Aristide 27 mai 2021 - 20h54

Grâce à un talentueux poète-slameur, le monde a pu voir la capacité de la Côte d’Ivoire. Le drapeau continuera d’être hissé ; la prochaine sera la bonne ☺️

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NORDSUD 21 juin 2021 - 13h12

Oui, tout le mal que le pays entier lui souhaite. Bravo à lui.

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