Jean-Louis Gasset revient sur les circonstances de son départ

par nordsud.info
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22 janvier 2024, le ciel étoilé semble être tombé sur la tête des Eléphants, laminés 4-0 à domicile par la Guinée Equatoriale. Les réseaux sociaux font état d’échauffourées et de l’hostilité de certains ‘’hooligans’’ tentant de faire un guet-apens aux joueurs. Dans les vestiaires, têtes baissées, scotchées à leur écran, les joueurs ont le moral dans les chaussettes. C’est du moins le scénario dont l’ancien sélectionneur ivoirien, Jean Louis Gasset a esquissé les grandes lignes lors de son entretien accordé au journal français, L’équipe. « On était dans un vestiaire dévasté avec des affrontements à l’extérieur. Je voyais les petits sur leurs portables pour prendre des nouvelles de leurs familles. Ils avaient peur. Il ne faut plus jamais revivre ça ! On était au bord d’une catastrophe, franchement. J’entraîne depuis trente-cinq ans et c’est la première démission, mais vu ce qu’il se passait… ». En proie à une déferlante de critiques depuis sa nomination dont il avalait les couleuvres, le sélectionneur ivoirien souligne que la situation sécuritaire aura été une pilule difficile à avaler. « Qu’on me dise, tu es nul, tu es vieux, tu n’as jamais entraîné en Afrique, d’accord, mais là, ça prenait une tournure dramatique. Des gens allaient à notre hôtel, à la Fédération, il y avait des pneus sur la route, plus des policiers partout. Le président recevait des appels du commissaire dans mon bureau au stade pour lui expliquer ce qu’il se passait dehors », révèle-t-il.

Jean Louis Gasset : « Je rêve de voir Haller marquer le but de la finale »

L’ex-patron des éléphants a d’emblée levé le voile sur les conditions de sa démission, contredisant ainsi la version officielle de la Fédération Ivoirienne de Football faisant état d’un licenciement pour résultats insatisfaisants. « Quand je lui ai donné ma démission (au président Idriss Diallo, ndlr), il m’a demandé une nuit de réflexion. Mais c’était la meilleure solution. Quand j’ai relu récemment ce que j’ai écrit, j’étais comme entouré d’ondes négatives. (…) C’était la seule chose à faire pour sortir de ces ondes négatives », a-t-il fait noter. Laissé vacant suite à ce départ, le poste de sélectionneur des pachydermes a été dévolu à l’un de ses ex-adjoints, Faé Emerse.

« Certains ne comprenaient pas pourquoi j’avais gardé Haller et (Simon) Adingra »

Qualifié in extremis grâce à un repêchage au titre de meilleur 3è, les éléphants réussissent un parcours hors du commun sous la houlette du nouvel entraineur, en éliminant successivement le tenant du titre, le Mali et le Congo. Un parcours à propos duquel Jean Louis Gasset brûle un cierge. « Mais il fallait ensuite que la personne qui prenne ma place tape fort et Emerse (Faé) a fait un sans-faute. Il a fait des choix forts. Bravo. Et ça s’est passé à merveille avec lui, il a été utile tout au long du parcours », a-t-il fait noter. Inconditionnel de Sebastien Haller et de Simon Adingra, deux joueurs qu’il aura sélectionné en dépit de leur indisponibilité pour les 3 premiers matchs, Jean Louis Gasset avait été voué aux gémonies pour ces choix. In fine, l’un, Simon Adingra aura été l’auteur du but égalisateur en quart de finale face au Mali, l’autre, Sébastien Haller, l’unique buteur de la demi-finale. Des scénarios qui confortent l’ancien coach dans l’opportunité de leur sélection en dépit de leur indisponibilité au début de la compétition. « Certains ne comprenaient pas pourquoi j’avais gardé Haller et (Simon) Adingra. Voilà… Et les deux marquent, j’étais tellement heureux. Je rêve de voir Haller marquer le but de la finale. Il le mérite tellement ».  

« Mon départ a ramené de l’apaisement. Je suis fier des Éléphants, heureux »

Si les qualités de l’équipe apparaissent in fine au grand jour depuis son départ, Jean Louis Gasset y voit sa patte, ses choix et l’atteinte de l’objectif du commando quoique le chemin ait été tortueux. « Elle a été bien construite la liste même si je n’ai pas réussi à bien la mettre en place. On sera arrivé à l’objectif différemment mais ça prouve que le commando choisi est le bonmême si j’aurais préféré ne pas arriver à cette issue » a souligné l’électron libre. Relativement à la finale de la compétition, l’ancien patron de l’équipe nationale a soufflé le trio offensif idéal qui pourrait permettre de venir à bout des super-eagles, un petit message à son ex-adjoint, Faé Emerse. « La Côte d’Ivoire n’est pas favorite car le Nigeria est mieux classé en Afrique et possède (Victor) Oshimen, le meilleur joueur africain de l’année. Mais avec Haller, Adingra et peut-être (Nicolas) Pépé, ce n’est plus la même équipe. Je savais qu’elle monterait en puissance. Mon départ a ramené de l’apaisement. Je suis fier des Éléphants, heureux. »

Charles Assagba 

Charles Assagba

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