Affaire Pegasus: Des journalistes, politiques du monde entier espionnés

par NORDSUD
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A priori dévolue à des fins légitimes d’enquêtes pénales et terroristes ou de renseignements dans une perspective d’anticipation et de neutralisation à la racine des velléités de déstabilisation, le logiciel d’espionnage Pegasus de la firme israélienne NSO Group a été utilisé par des gouvernements en vue de mettre sur écoute des journalistes, des dirigeant(e)s, opposants politiques et des militant(e)s.

Grandes oreilles

A minima, ce sont 180 journalistes -dont ceux issus de médias de renommée à l’instar de Associated Press, CNN, le New York Times, Reuters, France 24, le Wall Street Journal, CNN, Mediapart, El País ou l’AFP-, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains ou encore 65 chefs d’entreprises qui ont été pris pour cibles par des clients de la société de cybersurveillance NSO Group.

Ce rocambolesque revers de médaille du logiciel d’espionnage a été révélé le 18 juillet par le Pegasus Project. Une enquête inédite réalisée par un consortium international de plus de 80 journalistes issus de 17 médias et 11 pays différents, coordonnée par Forbidden Stories avec le soutien technique du Security Lab d’Amnesty International.  

De fait, les investigateurs ont mis la main sur une liste, établie en 2016, de 50 000 numéros de téléphone que les clients de NSO Group avaient sélectionnés en vue d’une surveillance potentielle.

Arabie saoudite, Azerbaïdjan, Bahreïn, Émirats arabes unis, Hongrie, Inde, Kazakhstan, Mexique, Maroc, Rwanda, Togo : autant de contrées ont eu recours aux services du logiciel espion Pegasus.

Estimé à 25 000 $(soit 13.925.000 FCFA) par cible, selon Wikipédia, le programme permet de récupérer les messages, les photos, les contacts, et même d’écouter les appels de l’individu dont le téléphone est infecté.

Premières réactions

 «Le Projet Pegasus montre à quel point le logiciel espion de NSO Group est une arme de choix pour les gouvernements répressifs qui cherchent à réduire au silence les journalistes, à s’en prendre aux militant(e)s et à écraser l’opposition, mettant ainsi d’innombrables vies en péril. (…) Tant que cette entreprise et ce secteur ne seront pas en mesure de prouver qu’ils sont capables de respecter les droits humains, il faut appliquer un moratoire immédiat sur l’exportation, la vente, le transfert et l’utilisation des technologies de surveillance», a déclaré Agnès Calamars, secrétaire générale d’Amnesty International.

Premier pays à réagir officiellement à l’enquête, le Maroc a qualifié de «mensongères», les révélations faisant état d’une infiltration des «téléphones de plusieurs personnalités publiques nationales et étrangères et de responsables d’organisations internationales à travers un logiciel informatique». « Cela doit être vérifié », mais si c’est vrai, « c’est complètement inacceptable », a indiqué la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Conformément aux promesses des médias qui ont pris part à l’enquête, de nouvelles révélations sur le ‘’Pegassusgate’’ seront révélées dans les jours à venir.

Charles Assagba

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