Les Ivoiriens se rendent aux urnes depuis ce samedi matin pour élire leur prochain président de la République. De Yopougon à Cocody, en passant par Abobo, le vote se déroule globalement dans le calme et la discipline, selon les constats faits sur le terrain.
Dès les premières heures de la matinée, les bureaux de vote ont ouvert leurs portes à Abidjan, même si quelques retards ont été enregistrés dans certains établissements. À Yopougon-Sogéphia, par exemple, l’ouverture a été légèrement retardée en raison d’une grille verrouillée empêchant l’accès aux salles. Un ferronnier a rapidement été sollicité pour débloquer la situation, permettant ainsi le démarrage du scrutin.
À Abobo, les opérations de vote se déroulent sans incident majeur. « Certains électeurs sont venus très tôt pour éviter les longues files d’attente. Mais l’affluence reste pour l’instant moyenne », a confié Abdoulaye Dosso, habitant du quartier. Même constat au Plateau-Dokui, où Ismaël Koné affirme que « tout se passe bien ».
À l’école maternelle d’Attoban, dans la commune de Cocody, les dix salles transformées en bureaux de vote étaient déjà animées vers 8 h 45. Les électeurs, rangés en files selon leur numéro de bureau, votaient avec calme et discipline. Si les rues environnantes paraissaient désertes, le parking du centre de vote affichait complet, signe d’une participation soutenue dans le secteur.
Toujours dans la commune de Cocody, à l’école primaire publique d’Angré Djorogobité 2, la situation était plus contrastée. Cet établissement, unique centre de vote du quartier, enregistrait une affluence modérée à l’ouverture. Les électeurs arrivaient au compte-gouttes. Pour ceux qui n’avaient pas retiré leur carte d’électeur à temps, la Commission électorale indépendante (CEI) permettait une vérification via un dispositif mobile à partir du numéro d’identification nationale. La gendarmerie, présente sur les lieux, aidait les votants à retrouver leurs bureaux.
Vers 10 h, le flux restait modéré à Djorogobité. Dans les environs, de nombreux commerces habituellement ouverts le samedi étaient restés fermés. Le terminus de bus, situé à une centaine de mètres de l’école, accueillait peu de passagers. Certains habitants expliquaient leur absence aux urnes par la distance entre leur domicile et leur bureau de vote. D’autres, plus fatalistes, disaient ne pas voir l’intérêt de voter. « On sait déjà qui va gagner, donc ça ne sert à rien de se fatiguer », confiait un jeune rencontré près du centre.
Dans les grandes villes de l’intérieur du pays, il n’y avait également rien à signaler. La plupart des cadres du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), ont voté très tôt, dans une ambiance similaire à celle de la capitale économique.
À la mi-journée, aucun incident majeur n’avait été signalé sur le territoire. Le président sortant Alassane Ouattara affronte quatre candidats : Jean-Louis Billon, du PDCI ; Simone Ehivet-Gbagbo, épouse de l’ex-chef de l’État Laurent Gbagbo, candidate du Mouvement des générations capables (MGC) ; Ahoua Don Mello, ancien vice-président du PPACI ; et Henriette Lagou, ancienne ministre sous le régime Gbagbo.
En dépit des tensions observées en début de semaine dans certaines localités comme Bonoua, Agboville et Yamoussoukro, suite à l’appel du Front commun (PDCI-PPACI) dont les leaders ont été recalés par le Conseil constitutionnel, le scrutin se déroule dans un climat globalement apaisé.
Si Alassane Ouattara aborde ce scrutin en grand favori, les principaux enjeux de la journée restent l’ambiance autour du vote et surtout le taux de participation.
Marc Dossa
