Aérodrome de Séguéla, il est 16h 46, ce jeudi 18 mars 2021. Dans le ciel ensoleillé après la forte pluie qui s’est abattue la veille sur la ville, un hélicoptère apparaît. Tous les yeux sont rivés sur l’oiseau volant qui atterrit à 16h 50.
De cet appareil descend la famille du Premier ministre Hamed Bakayoko. Son épouse, ses enfants, ses frères et sœurs. Tous de blanc vêtus. Le minibus affrété les transporte au pavillon dressé pour la circonstance à l’aérodrome pour installer les officiels et autres autorités.
A 16h 55, le command-car de l’armée, paré aux couleurs nationales, fait son apparition suivi d’un véhicule transportant les officiers et les éléments de l’armée.
L’attente qui s’en suit durera jusqu’à 17h 17, quand un autre hélicoptère fait son apparition dans le ciel avant de se poser sur le tarmac. De ce deuxième appareil, descend le Premier ministre par intérim, Patrick Achi, accompagné d’Alpha Barry, ministre de la Défense du Burkina Faso.
Après leur installation, un troisième hélicoptère, transportant celui-là la dépouille du Premier ministre, Hamed Bakayoko, atterrit à 17h30. Tout le dispositif de l’armée nationale se déploie autour de l’appareil.

Six motards, dont quatre de la gendarmerie nationale et deux de la police nationale, prennent position autour du cortège funèbre.
Les portes de l’hélicoptère s’ouvrent par la queue à 17h 38. Le personnel, notamment les porteurs de la société des pompes funèbres ainsi que des éléments de l’armée réceptionnent le cercueil enveloppé du drapeau national, le portent et l’installent dans le command-car de l’armée.
Aussitôt, l’atmosphère devient lourde et pesante. La longue attente est rompue. Des cris stridents et des pleurs viennent briser le grand silence.
La dépouille mortelle fait une pause devant les autorités installées sous les bâches. Le Premier ministre ivoirien par intérim, suivi des autres officiels, s’incline devant la dépouille d’Hambak.
A 17h 50, le cortège quitte l’aérodrome avec le corps.

Moment d’intenses émotions. Dans la grande foule qui s’est mobilisée à l’accueil, nombreux sont ceux qui ne peuvent retenir leurs larmes. Des jeunes, des femmes, des personnes âgées, une population composite. Certains, les plus sensibles, ne peuvent se tenir debout. Ils s’affaissent. Ils sont secourus par l’assistance médicale.
Puis le cortège entame un chemin de croix, un long parcours jusqu’au centre-ville de Séguela. Là encore, plusieurs anonymes dans l’assistance le long de la route fondent en larmes au passage des véhicules. Le cortège arrive en ville, à la grande mosquée à 18h 40. Une veillée religieuse à la mémoire d’Hamed Bakayoko aura lieu au Stade Losseni Soumahoro en présence du Président de la République.

Demain c’est le vendredi 19 mars 2021. Jour fatidique consacré aux témoignages de Séguela, à la prière mortuaire et l’enterrement dans l’intimité familiale.
Bayo Fatim, correspondant régional