La formation de la coalition CAP-Côte d’Ivoire, initiée par Simone Gbagbo et soutenue par le PDCI, semble dessiner une nouvelle configuration politique qui met en lumière une fragmentation de l’opposition. Cette dynamique pourrait fragiliser les chances de l’opposition dans un contexte où le RHDP domine largement la scène politique ivoirienne.
La création de la coalition CAP-Côte d’Ivoire a suscité des réactions dans l’opposition, notamment autour du traitement réservé à Laurent Gbagbo, figure historique de l’opposition. Bien que la nouvelle coalition mette en avant l’unité de l’opposition face au pouvoir en place, plusieurs signes montrent qu’un processus d’isolement du président du PPA-CI est en cours. Le PDCIsemble, en effet, vouloir se rapprocher de Simone Gbagbo et de ses partisans tout en prenant ses distances avec l’ex-président Laurent Gbagbo.Le choix de Simone Gbagbo de constituer une coalition sans inclure explicitement l’ex-président est un acte fort. Bien que Simone Gbagbo ait plusieurs fois évoqué la nécessité de rassembler tous les acteurs politiques, il est évident que cette coalition cherche à s’affirmer comme une alternative sans l’ombre de Laurent Gbagbo. Ce rapprochement stratégique avec le PDCI et d’autres forces de l’opposition semble traduire une volonté de marginaliser l’ancien président afin de tourner la page de l’ère Gbagbo.
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Un cadeau pour le RHDP ?
Cette fragmentation, de fait, de l’opposition ivoirienne, semble annoncer une réduction significative de ses chances de remporter les élections de 2025. Dans un contexte où le RHDP a su asseoir une large domination, tant sur le plan des institutions que sur le terrain électoral, une opposition divisée n’a que peu de chances de rivaliser avec un tel pouvoir consolidé.La situation actuelle où des factions de l’opposition s’affrontent pour obtenir une place dominante dans le jeu politique pourrait profiter directement au RHDP. L’unité autour d’une seule plateforme aurait été un atout pour l’opposition, mais cette fragmentation, accentuée par l’exclusion de Laurent Gbagbo, affaiblit ses chances de création d’un front uni et solide. Le processus d’isolement de l’ancien président pourrait ainsi avoir des conséquences directes sur la capacité de l’opposition à mobiliser ses électeurs et à proposer une alternative crédible face à un RHDP qui semble plus fort que jamais.
Armand BLEDOU
