«La première chose qu’on remarque avec Hamed Bakayoko, c’est son entourage. Les gens du nord, du sud, de l’est, de l’ouest, les musulmans, les chrétiens, tous étaient autour du Premier ministre. De Patrice Guéï, à Méité Sindou, en passant par Charles Sanga. Il y avait des sportifs, des acteurs de cinéma, etc. Hamed Bakayoko avait une capacité incroyable à supporter les gens malgré leurs caprices. J’ai commencé à connaître véritablement Hamed Bakayoko en 2000, quand j’étais rédacteur en chef du journal La Référence. On a commencé à travailler ensemble. C’est là que l’homme qu’il était m’est apparu. Beaucoup ignoraient qu’Hamed Bakayoko était profondément spirituel. Quand je lui parlais de mes problèmes, il me disait ‘‘apprends à lire les signes de Dieu’’.
Il était très attaché au travail. Quand tu ne faisais pas ton travail, il te remontait les bretelles. Mais, il respectait beaucoup ses collaborateurs. Il n’était pas très écrasant. Il mettait les moyens à disposition et ne vous mettait pas de pression. Mais, il attendait des résultats. Les résultats étaient très importants pour lui.
Le Premier ministre avait quelque chose que beaucoup de personnalités n’ont pas. Il s’intéressait aux problèmes privés de tous ses collaborateurs. Tu perds un parent, tu as un mariage, une naissance, il était là. Mon deuxième fils s’appelle Hamed. Quand je le lui ai dit, un jour, il a tenu absolument à parler au téléphone à ma femme. Il a dit, ‘‘passe-moi notre femme au téléphone’’. C’était très émouvant pour moi de voir qu’un ministre parlait à ma femme au téléphone. Hamed Bakayoko ne rompait jamais l’amitié. Il savait pardonner à tous».
Propos recueillis par Raphaël Tanoh
