Un pas vers la dépollution de l’espace. L’agence spatiale européenne a signé ce mardi 1er décembre 2020 un contrat avec une start-up suisse, ClearSpace, pour envoyer la première mission au monde de nettoyage d’un débris spatial en orbite, ouvrant la voie vers un nouveau marché.
La mission commerciale, d’un montant total de 100 millions d’euros dont 86 millions investis par l’ESA, partira en 2025 et aura pour cible un morceau d’une ancienne fusée européenne Vega. Le débris, un adaptateur de charge utile «Vespa» de 112 kilos, a été laissé en orbite basse à 800 km de la Terre, en 2013.
« L’espace est une infrastructure que nous devons garder propre. Nous avons une responsabilité environnementale, sur la Terre comme en orbite », a déclaré le directeur général de l’ESA, Jan Wörner, lors d’une conférence de presse en ligne.
Pour l’agence spatiale et ses 22 États membres, cette commande est inédite, car « jamais nous n’avions confié un contrat d’une telle ampleur à une petite start-up », a précisé à l’AFP Eric Morel de Westgayer, en charge de l’industrie et des achats à l’ESA.
Les débris spatiaux, une menace pour les satellites opérationnels
En près de 60 ans d’activité spatiale et plus de 5500 lancements, environ 23 000 objets de plus de 10 centimètres gravitent autour de la Terre, à la dérive, formant un nuage de déchets : fusées anciennes, morceaux de satellites restés en orbite après explosion, satellites entiers en fin de vie.. « Il y a de tout, même un tournevis qui a échappé à un astronaute ! », a détaillé à l’AFP Luisa Innocenti, cheffe du bureau CleanSpace à l’ESA.
Gravitant à toute vitesse (28 000 km/heure), ces débris représentent une sérieuse menace de collision avec les satellites opérationnels. Ils peuvent non seulement détériorer des services cruciaux (météorologie, GPS…) mais aussi générer encore des débris, entraînant une réaction en chaîne « qu’on serait incapables d’arrêter », décrypte Luisa Innocenti, cheffe du bureau ClearSpace à l’ESA.
Bakayoko Youssouf avec agences