Rassemblés par milliers dans la capitale économique, les manifestants nigérians s’insurgent depuis environ deux semaines contre les violences policières. Ces derniers jours, les manifestations se sont amplifiées, poussant ainsi le gouvernement à décréter un couvre-feu de 24 heures à Lagos, la capitale. Sur le terrain, les forces armées essayent tant bien que mal de disperser les foules par des tirs. Des opérations qui, a l’instar des précédentes, ont coûté la vie à de nombreux manifestants et quelques policiers.
Cette crise initialement motivée par des revendications sur les bavures policières s’est étendue à plusieurs autres requêtes. Aux nombres desquelles figurent des augmentations salariales, la question des emplois. Les manifestants demandent aussi le départ du Président Muhammadu Buhari. Malgré la dissolution du SARS, l’unité de police à la base des troubles, les manifestants ne baissent pas d’ardeur.
Une des figures de proue de ce mouvement, le célèbre chanteur nigérian Davido, dit ne plus vouloir du Président Buhari à la tête de son pays. Une volonté notamment affichée par le musicien sur son compte Instagram. Tout comme lui, plusieurs autres célébrités de la musique Naija et même du sport ont condamné les débordements des forces de l’ordre. Cette situation préoccupe l’ONU qui appelle à « la fin des brutalités et des abus policiers au Nigeria». Sans oublier l’Union européenne pour qui, il serait «crucial que les responsables de ces abus soient traduits en justice et qu’ils aient à rendre des comptes».
Charles Assagba