Abidjan: Les braquages ont-ils baissé ?

par NORDSUD
Publié: Dernière mise à jour le 141 vues

À l’approche des fêtes de fin d’année, les Ivoiriens ont le regard sur leurs portefeuilles. Les bandits aussi. Mais la peur semble avoir changé de camp.

C’est du moins le sentiment des organisations de défense des droits de l’homme : l’insécurité a drastiquement baissé à Abidjan, depuis quelques années. L’un des faits sur lesquels ces organisations basent leur jugement est l’accalmie à l’approche des fêtes de fin d’année. «Il y a une nette amélioration. Et quand c’est bon, il faut le dire. Avant, quand ces fêtes approchaient, on assistait à une flambée des braquages à main armée. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas», explique Drissa Bamba, président du Mouvement ivoirien des droits humains (Midh).

En plus, souligne Drissa Bamba, d’énormes efforts sont faits au niveau de la circulation, pour éviter des accidents. «On sent une grande implication du gouvernement.  Nous tirons le chapeau aux autorités, dont la mission est la sécurisation des personnes et des biens», note-t-il.

Même son de cloche pour Neth Willy Alexandre, président de la Ligue ivoirienne des droits de l’Homme (Lidho). «Par le passé, on assistait à plusieurs cas de braquages dans les domiciles et dans les établissements financiers. Cela a cessé considérablement, à l’approche notamment des fêtes de fin d’année, cela se ressent beaucoup plus», indique-t-il.

Microbes

Au sein de la population, ce sentiment est également partagé. Banhoro Ismaël Isaac, chef du groupe d’autodéfense de Dokui-extension, souligne la disparition du phénomène des enfants en conflit avec la loi, communément appelés ‘‘enfants microbes’’. «Le comité d’autodéfense que nous avons instauré au niveau de Dokui-extension est de moins en moins confronté aux cas de viols et de vols qu’on voyait par le passé», signale-t-il.

Tous attribuent cela aux progrès de la police. «Les différentes opérations Eperviers y ont joué un rôle. Elles ont un but dissuasif au niveau des malfrats et un rôle rassurant au niveau de la population», fait savoir le président de la Lidho. «Il faut aussi dire que l’insécurité était liée à la crise post-électorale. Le gouvernement a fait en sorte de lutter contre la délinquance juvénile. Il y a eu des centres de resocialisation. Beaucoup de ces personnes ont eu un emploi», note Banhoro. Là où Drissa Bamba voit plutôt un progrès dans la répression, avec notamment les caméras de surveillance.

Toutefois, des efforts sont à faire. Par exemple, les braquages à moto continuent de sévir. «Il ne se passe pas de jour sans qu’on ne signale un cas. C’est un phénomène qui doit cesser», regrette Neth Willy Alexandre.

Le président du Midh dénonce, lui, le racket des forces de défense et de sécurité qui vient noircir le tableau.

Raphaël Tanoh

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