Opposition : Thiam va-t-il mettre Gbagbo à la retraite ?

par NORDSUD
Publié: Dernière mise à jour le 97 vues

L’un sort d’un échec cuisant aux dernières élections locales et fait plutôt profil bas. L’autre vient de se faire investir à la tête du plus vieux parti politique du pays et enchaîne les sorties médiatiques houleuses. Entre Tidjane Thiam, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci-RDA) et Laurent Gbagbo, ancien Chef de l’Etat et leader du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), les méthodes diffèrent, mais l’objectif reste le même : engranger plus de sympathisants avant 2025. Aux yeux du peuple, l’alliance tissée à Daoukro avec Henri Konan Bédié tient toujours. Mais, clairement, Gbagbo a perdu du terrain au profit de son associé, dont la place de leader de l’opposition ne souffre plus d’aucune contestation. D’autant que ce dernier laisse entrevoir une rupture avec son prédécesseur Henri Konan Bédié, qui était plutôt conservateur et avar en mots.

Exister politiquement

 « Ce sont deux styles différents, parce que Henri Konan Bédié était un sage. En tant que tel,  il attendait que les choses viennent à lui. Ce qui n’est pas le cas pour Tidjane Thiam, qui a besoin de pouvoir exister politiquement. Pour cela, il lui faut réagir sur l’actualité, mais aussi, pouvoir créer l’actualité. Après le passage d’un homme comme Bédié, il a besoin d’imposer sa marque. Et Thiam l’a lui-même dit : il va à la conquête des territoires », analyse le politologue Landry Kuyo.

Reconstruction

Et c’est dans ce sens, selon lui, que le mariage Thiam-Gbagbo, différent du celui du Woody de Mama avec Bédié, le Sphynx de Daoukro. Déjà, dit-il, lorsque Bédié était là, le Pdci était leader en terme de représentativité au sein de l’opposition. À la seule différence que Gbagbo a beaucoup occupé la scène politique. D’abord, parce qu’il faisait un retour tonitruant en Côte d’Ivoire. Ensuite, à cause de son besoin de créer des alliances. « C’est Gbagbo qui a sollicité l’alliance avec le Pdci.  Aujourd’hui, le contexte n’est plus le même avec Thiam. Car, le PPA-CI est en reconstruction après sa grande défaite aux dernières élections. Même si cela est difficile il est bien obligé de reconnaître nettement le leadership du Pdci au sein de l’opposition. Et par là même, celui de Thiam. Son rôle pour 2025, ce n’est plus de reconquérir le pouvoir, mais d’accompagner le Pdci », ajoute-t-il. Avec un discours dépassé, un parti fractionné, Laurent Gbagbo est essoufflé. La visite symbolique, fin février, du président du Pdci à Mama ne trompe donc personne. Dorénavant, Gbagbo sera l’ombre de son cadet, qui pourrait même précipiter sa retraite politique.

Georges Dagou

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