La glace brisée serait-elle en train de se solidifier à nouveau ? Moins de deux semaines après avoir publiquement repris langue avec son ‘‘jeune frère’’ Alassane Ouattara, le 11 avril dernier à l’hôtel du Golf, Henri Konan Bedié est sorti hier de sa réserve pour annoncer la «suspension» du dialogue politique. Sur son compte officiel Twitter, l’ancien chef de l’Etat a posé des conditions. «Il n’est en effet pas possible de continuer ce dialogue sans la libération de tous nos militants, tous nos cadres incarcérés ; il n’est pas possible de continuer ce dialogue sans la levée du blocus qui assiège encore quelques-uns d’entre eux comme Hubert Oulaye; j’ai donc suspendu ce dialogue, jusqu’à ce que nos frères soient libérés. J’ai suspendu également ce dialogue jusqu’à ce que ceux qui ont été́ forcés de fuir à l’étranger opèrent un retour sécurisé́ chez nous», a indiqué l’ancien chef de l’Etat.
Que s’est-il passé durant ces 10 jours pour que M. Bédié affiche ce ton plutôt radical, lui qui avait promis maintenir le contact avec le président de la République, afin que «le pays redeivienne ce qu’il était avant» ? A-t-il été influencé par quelques acteurs de l’opposition ? Peu avant la déclaration, l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (Udpci) d’Albert Mabri Toikeusse avait produit un communiqué pour dénoncer le caractère sélectif de ce dialogue qui l’excluait, avec plusieurs autres formations politiques de l’opposition.
Ainsi, M. Bédié a posé ses préalables et annonceé la poursuite du ‘’combat’’ contre le régime d’Alassane Ouattara. «La lutte continue et continuera grâce à vos soutiens». «Nous avons engagé́ le combat, à la demande de toutes les forces vives de l’opposition et de la société́ civile. Nous déplorons les morts, les blessés qui ont subi la répression brutale du régime au pouvoir», a-t-il durci le verbe dans un communiqué publié un peu plutôt dans la soirée, pour annoncer une cérémonie d’hommage à 7 personnes tuées dans le contexte électoral suite à leur mot d’ordre de boycott actif et de désobéissance civile.
Ousmane Ouattara