Drissa Diaby: «Les VTC n’ont pas changé de statut»

par NORDSUD
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Le président de l’Association des détenteurs de taxis-compteurs de Côte d’Ivoire insiste sur l’application des mesures.

Le gouvernement a apporté de nombreuses innovations dans le domaine du transport en 2022. Comment les avez-vous accueillies ?

Toutes les décisions prises par les autorités sont salutaires. Mais nous avons un gros problème en Côte d’Ivoire, c’est que les mesures ne sont pas appliquées correctement. Ce qui fait que nous avons toujours dans nos rues, des chauffeurs irresponsables. La seule chose qui peut tout changer, c’est la répression. Ce n’est pas une question de formation, comme on l’a entendu dire. Tout le monde commet des infractions, le plus souvent, des intellectuels.

Il y a quand même d’énormes changements au niveau du port de la ceinture de sécurité, par exemple

Effectivement, les chauffeurs portent la ceinture de sécurité. C’est un point notable dans la réduction du taux de mortalité lors des accidents, mais ça ne suffit pas à empêcher les accidents. Vous constaterez par ailleurs que si le port de la ceinture marche, c’est parce qu’il y a des amendes à payer. Cela fait partie de la répression. C’est dans ce sens que nous saluons les cameras et les radars installés sur de nombreuses voies.

En termes de répression, que proposez-vous ?

Il faut revenir, par exemple, au système de permis à points. Quand un chauffeur commet des gaffes, c’est son patron qui est sanctionné. Et c’est au patron de sanctionner le chauffeur. Or, si un chauffeur n’a pas envie d’être sanctionné, il s’en va trouver un autre patron et reprendra ses infractions.

Le gouvernement a apporté également du changement dans la délivrance du permis de conduire, en impliquant les gendarmes dans le processus. Cette technique a-t-elle permis de réduire la fraude ?

Oui, c’est l’un des points notables. Les gendarmes ont permis de réduire considérablement la fraude. Dans quelques mois, d’ailleurs, pour passer le permis de conduire, ce sera un ordinateur qui assurera les tests.  L’avènement de l’informatisation dans le transport est à encourager. Nous, les transporteurs, souhaitons qu’il se poursuive pour amener l’ordre dans le milieu. Nous avons constaté qu’en 2023, les assurances ne donnent plus de quittance. Lorsque vous payez votre assurance, c’est numérisé. Lors des contrôles routiers, cela permet d’éviter le racket de certains agents des forces de l’ordre.

Il y a eu malheureusement un drame qui a fait plusieurs morts à Yamoussoukro. Quel a été votre regard sur cet accident de la route ?

L’année se serait bien terminée en termes d’accidents s’il n’y avait pas eu ce drame que nous avons déploré. Cela fait partie des points que j’ai soulignés : l’irresponsabilité de certains conducteurs. Il faut sanctionner, sinon on n’y arrivera pas. L’Etat doit également avoir le courage d’appliquer ses décisions. Notamment sur le cas pour les Yango (VTC, Ndlr). Depuis le 15 décembre, les VTC étaient censés changer de statut, en payant des taxes. Mais nous sommes en janvier et rien n’a changé. Conséquence, de nombreux chauffeurs de taxi-compteurs se convertissent en VTC.

Entretien réalisé par Raphaël Tanoh

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