Côte d’Ivoire: Regard croisé sur les droits de l’homme

par NORDSUD
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A l’occasion de la Journée des droits de l’homme célébrée chaque année le 10 décembre, Nord Sud a donné la parole à deux acteurs majeurs de cette problématique en Côte d’Ivoire. Regard croisé entre Souleymane Fofana, coordonnateur général du Regroupement des acteurs ivoiriens des droits humains (Raidh) et Willy Alexandre Neth, président de la Ligue ivoirienne des droits de l’homme (Lidho). 

Souleymane Fofana, coordonnateur général du Regroupement des acteurs ivoiriens des droits humains (Raidh) : «La situation des droits de l’homme en Côte d’Ivoire est satisfaisante»

À l’occasion de la célébration de la journée internationale des droits de l’homme, quel regard portez-vous sur la question en Côte d’Ivoire ?

Nous pensons que la Côte d’Ivoire connaît des avancées notables dans la lutte pour la protection des droits de l’homme. Notamment, avec la création du Conseil national des droits de l’homme (Cndh), qui vient de remettre son rapport au Sénat.

La situation dans le pays est donc satisfaisante

Oui, mais il y a toujours du travail à faire. C’est pour cela que nous interpellons toujours l’Etat dans son rôle régalien de protection des droits de l’homme en Côte d’Ivoire. 

Que faites-vous, en tant qu’organisations de défense des droits de l’homme, pour améliorer la situation ?

En tant qu’organisation de défense de l’homme, nous avons travaillé de sorte que l’Etat nous entende. Il y a eu de ce fait des déviations pendant ces élections présidentielles. Certaines personnes ont agi de façon déplacée. Et nous avons attiré l’attention dessus. C’est le lieu de dire que les droits de l’homme doivent être respectés à tous les niveaux.

Willy Alexandre Neth, président de la Ligue ivoirienne des droits de l’homme (Lidho) :«Droit de l’homme : voici le point noir, cette année»

Comment analysez-vous la situation des droits de l’homme en Côte d’Ivoire ?

La situation des droits de l’homme en Côte d’Ivoire est relativement satisfaisante. Mais les efforts qui restent à faire sont plus importants que ceux qui ont été déjà faits.  Il faut dire que la pandémie à Coronavirus et le contexte électoral n’ont pas arrangé la situation des droits de l’homme cette année.

Que voulez-vous dire ?

Nous avons assisté, par exemple, à des déviations pendant le couvre-feu. Les forces de l’ordre ont été obligées de forcer les gens au respect des consignes. Mais, pour faire respecter ces consignes, on a vu qu’ils ont porté atteinte à l’intégrité physique de certaines personnes. Dans aucun texte au monde, on vous demande de faire respecter un couvre-feu en usant de sanctions corporelles. Il y a eu également des arrestations relativement à la présidentielle d’octobre. Ce contexte a permis de très graves violations. On espère que les autorités vont enquêter là-dessus.

En dehors du contexte sanitaire et de la présidentielle, avez-vous d’autres reproches ?

La Côte d’Ivoire a signé de nombreux accords relatifs aux droits de l’homme. Là où il y a des efforts à faire, c’est dans la mise en œuvre. La dernière décision de l’Etat qui a été de retirer la compétence qui permettait aux ONG, aux individus de saisir la Cour africaine des droits de l’homme a été un vrai recul dans la lutte pour la défense des droits de l’homme. On parle d’un Etat de droit lorsqu’il a la possibilité pour le citoyen, pour les individus, pour les ONG d’avoir le plus d’accès possible à la justice. C’est la tâche qui va assombrir ce 10 décembre de cette année.

Réalisés par Raphaël Tanoh

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