Des victimes de Côte d’Ivoire contre le retour de Gbagbo

par NORDSUD
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Des victimes ont manifesté ce lundi à Abidjan contre le retour annoncé de Laurent Gbagbo au bercail. Au contraire de certains observateurs de la classe politique, qui présentent le retour de Laurent Gbagbo comme la clé de voute du processus de réconciliation, le président du Collectif des victimes des crises en Côte d’Ivoire (Cvci), Issiaka Diaby, estime que l’ancien numéro un ivoirien «n’est pas une solution pour la réconciliation nationale en Côte d’Ivoire, mais plutôt un problème».

En effet, plusieurs présumés victimes, par ailleurs membres du Cvci ont manifesté, ce lundi, devant le palais de justice contre une éventuelle mesure du pouvoir en place qui pourrait permettre à Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé de retourner en Côte d’Ivoire sans passer par la case prison. Les deux personnalités politiques avaient été condamnées par contumace par la justice ivoirienne à 20 ans de prison ferme. Une peine dont le Cvci exige l’application à la lettre.

«Il faut les arrêter, parce qu’une décision du juge dans un État de droit s’exécute. Si vous n’êtes pas d’accord avec la décision, vous avez des voies de recours, comme le procureur l’a fait dans l’affaire Laurent Gbagbo. Maintenant, on a épuisé toutes les voies de recours, même si la décision ne satisfait pas les victimes : vu qu’elles se sont engagées dedans, elles sont obligées de l’accepter. C’est la même chose ici : il y a une décision de justice qui a été rendue à l’encontre de Laurent Gbagbo, il faut qu’elle s’applique», indique Issa Diaby, aux côtés des manifestants qui détiennent des pancartes avec des messages hostiles à l’ancien chef de l’Etat ivoirien et son ancien ministre.

 Même son de cloche à la sortie d’audience de la figure de proue du Cvci d’avec le procureur de la République près le Tribunal de première instance d’Abidjan Plateau, Adou Richard Christophe.

«Nous sommes allés dire au procureur notre ras-le-bol à cette politique d’impunité érigée en mode de gouvernance en Côte d’Ivoire depuis plusieurs décennies (…) On est allé demander au procureur de se soustraire du processus de réconciliation (…)  Le procureur nous parle de la réconciliation nationale. Mais nous l’avons interpellé sur les agissements des personnes qui viennent d’exil et qui mettent de l’huile sur le feu », a indiqué Issa Diaby à la presse.

Le porte-étendard du Cvci dit avoir traduit au procureur, la détermination des victimes de la crise post-électorale ivoirienne à faire appliquer les condamnations de la justice ivoirienne à l’encontre de M. Gbagbo. Notamment, sa condamnation à 20 ans de prison pour l’affaire dite « casse de la Bceao ».

Charles Assagba

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