Patrick Achi : «Les gens deviennent amnésiques»

par NORDSUD
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Le lundi 21 novembre 2022 à la Primature au Plateau, le Premier ministre était face à la presse. L’objectif de Patrick Achi était de faire le bilan de l’action gouvernementale en 2022. Il a évoqué divers sujets. Pendant plus de 2 heures, il a parlé. En répondant à une question sur le retour annoncé de Charles Blé Goudé, président du Cojep, le 26 novembre et surtout celle relative à l’ex-président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, considéré comme en exil, le chef du gouvernement a rappelé le chemin parcouru par la Côte d’Ivoire depuis 2012. Il a déploré le fait que certains Ivoiriens soient amnésiques quand ils abordent l’histoire récente du pays.   

«Sur la question de la venue prochaine de Blé Goudé.

(…) J’ai l’impression que les gens, il y a des moments où ils deviennent amnésiques. Moi j’ai cette chance-là d’être entré au gouvernement en 2000 et d’y être resté tout le temps jusqu’à ce que je vienne au secrétariat général de la Présidence de la République, avec Monsieur le Président de la République. Qui m’a fait l’honneur de m’inviter à ses côtés au palais et que je devienne Premier ministre.

Je suis donc un témoin oculaire des 20 dernières années de l’histoire de la Côte d’Ivoire. J’ai vu la Côte d’Ivoire plonger dans l’abîme et j’ai vu la Côte d’Ivoire en relever jusqu’à aujourd’hui où on est en train de parler d’une Côte d’Ivoire rayonnante, d’une Côte d’Ivoire qui à nouveau a retrouvé sa place dans le concert des nations, au milieu, au sommet du continent, rayonnant dans le monde. Au point où on n’a plus de places dans les avions, tout est embouteillé. Parce que tout le monde veut venir faire des conventions en Côte d’Ivoire, tout le monde veut venir investir.

On est totalement surpris par le taux de croissance au niveau de la ville d’Abidjan. Mais ça ne s’est pas fait comme ça en un jour. Il y a eu un homme qui a une vision, qui a eu des convictions et il y a un certain nombre d’actes qui ont été posés. Peut être qu’il faut qu’on vous rappelle avant d’arriver à la réponse. On était là en 2011 quand on est sortis du Golf, les corps jonchant, des mercenaires ici des snipers qui tiraient sur des femmes. Je ne veux pas rentrer dans le détail. Mais de grâce. Le Président Alassane Ouattara n’a fait que poser des actes en faveur d’un retour à une situation apaisée, stable pour que le pays retrouve véritablement le chemin du développement durable. L’expérience professionnelle qu’il a eue tout au long de sa carrière lui a permis de voir dans de nombreux pays qu’en dehors de la stabilité et la paix, il n’y a d’issue pour personne. Ni opposition ni parti au pouvoir. Notre seul salut, c’est la paix. Et il n’a travaillé que pour ça depuis 2011 : La Cdvr, la Conariv. Je vous rappelle que la Côte d’Ivoire est l’un des rares pays où l’Onuci est partie aussi rapidement. En général, après les guerres, l’ONU reste des dizaines d’années parce qu’on a peur qu’on revienne encore à la crise. Là, les experts, tous ont reconnu que la situation était si à nouveau pacifique qu’il n’y avait plus de risque de retour à une crise d’ampleur. Ils sont partis. Mais c’est parce que le Président a posé tous ces actes qu’on a pu avoir ça. On a eu un certain nombre d’actions également extrêmement importantes qu’il a portées vis-à-vis d’un certain nombre d’acteurs. Je me souviens parce qu’en général quand il prend ce genre de décisions, c’est dans le cadre de consultations qu’il fait avec ses collaborateurs où il prend les avis des uns et des autres. Et bien sûr en dernier ressort arbitre. Et les positions n’étaient pas toujours, je dirais, tranchées en majorité en faveur des décisions qu’il prenait. Mais il avait le courage de les prendre parce qu’il savait, je dirais, où il allait. Mais les amnisties de 800 personnes qui ont été faites pour ramener la paix, la grâce présidentielle qui a été accordée, la facilité du retour du président Laurent Gbagbo. Et tout un certain nombre d’actes qui ont été posés ont concouru à ce qu’on revienne à une situation de plus en plus apaisée. La dialogue politique, la rencontre des 3 grands…

Blé Goudé a demandé à avoir des papiers, un passeport auquel il avait droit pour retourner dans son pays. On lui a donné son passeport, il est retourné dans son pays (il retourne le 26 novembre)…Si Soro veut retourner dans son pays…Ceux qui veulent revenir reviendront.

Est-ce que vous savez qu’aujourd’hui on a atteint également un pallier que beaucoup de pays n’ont pas atteint qui ont connu des crises qu’on a connues. Est-ce que vous savez que personne dans le monde ne peut réclamer quoi que ce soit dans aucun pays en se prévalant du statut de réfugié ivoirien. C’est terminé. Le monde entier considère aujourd’hui que le pays est revenu dans une situation où rien ne peut justifier qu’un Ivoirien aille en exil et dise qu’il est réfugié. Quels sont les efforts qui n’ont pas été faits. Mariatou est là pour que les exilés rentrent. Je peux aller dans des détails et des détails. Je ne vais pas aller dans des détails. Mais honnêtement le seul mot qu’il y a à dire aujourd’hui, si moi je suis quelqu’un de l’opposition, si je suis un Ivoirien, c’est MERCI. Parce que pour ceux qui ont vu l’histoire, pour ce qui s’est passé dans beaucoup de pays qui ont connu des crises, il était inimaginable, il y a 12 ans quelqu’un aurait pu croire que la Côte d’Ivoire allait être aussi paisible que celle là… Vous circulez dans les rues, vous voyez les policiers ? On braque les voitures de qui ici ? Quels sont les problèmes de sécurité qu’il y a ? Au point où les grandes conférences, tout le monde veut les organiser ici. Ce sont 10.000, ce sont 20.000 qui viennent dans des conférences. A 22 heures, ils sont dehors. J’ai des amis Sud-africains qui m’ont dit : « Mais attendez, où est-ce qu’on est là? Je dis, non, on dans un grand township. Ils disent «mais ce n’est pas possible. On a rien à 22 heures. On sort, on va, on mange, on vient.». Je dis oui, c’est la Côte d’Ivoire nouvelle, c’est l’Ivoirien nouveau. C’est la vision du Président de la République. Donc on est dans un pays en paix. Des efforts énormes, des sacrifices ont été consentis par le président de la République. De grâce, reconnaissons-les ».

Propos retranscrits par Bakayoko Youssouf

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