La date fatidique pour la région éthiopienne du Tigré est imminente. Ce jeudi 26 novembre, le Premier ministre Abiy Ahmed a ordonné à l’armée fédérale de «mener la dernière phase» de l’opération militaire contre le Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF). Une intervention charnière, d’autant plus que cet assaut final intervient à la fin de l’ultimatum de 72h lancé par l’armée éthiopienne le 23 novembre dernier. Une offensive, depuis l’annonce de laquelle des organismes humanitaires n’ont cessé de tirer la sonnette d’alarme par crainte des conséquences sur les tigréens. La coordinatrice humanitaire de l’ONU en Éthiopie, Catherine Sozi, s’était aussitôt inquiétée pour «la protection des 525 000 civils vivant à Mekele » en demandant la protection de « toutes les infrastructures comme les établissements de santé, les écoles, le système de distribution d’eau », vitaux pour les habitants.
Des craintes fondées, d’autant plus que le président du Tigré rejetait ce 24 novembre l’ultimatum du gouvernement fédéral. Il déclarait lundi qu’ils étaient «prêts à mourir». Tous les indicateurs sont donc au vert pour un conflit aux conséquences désastreuses dans la région du Tigré. En dépit de cette atmosphère délétère, le Premier ministre Abiy Ahmed a tenu à rassénérer. «Tout serait mis en oeuvre pour que la ville de Mekele ne subisse pas de graves dégâts et pour protéger les civils », a-t-il assuré.
Charles Assagba