Tensions pré-électorales : Début de psychose chez les consommateurs

par NORDSUD
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Depuis quelques semaines, la capitale économique de la Côte d’Ivoire est en proie à une tension politique qui fait prédire un avenir sombre à certains. Entre rumeurs et fake news, certains Ivoiriens cèdent à la psychose.

La tension provoquée par les élections présidentielles est en ce moment alimentée par des rumeurs. Appelée semaine de tous les dangers, la semaine du 5 au 11 octobre, a fait couler beaucoup d’encre et de salive, avec notamment le meeting annoncé par l’opposition au stade Félix Houphouët-Boigny. Même si elle était infime, une sorte de psychose tend à gagner certains. Les appels à l’approvisionnement préventif circulent, même s’ils n’ont pas les mêmes effets que la psychose des débuts de la pandémie à coronavirus. « C’est une mesure de précaution pour moi. Je le fais chaque fois que c’est nécessaire. Avec ce que nous entendons, il faut mieux avoir de quoi à la maison en cas de problèmes », témoigne Michel Kouassi, informaticien, marié et père de deux enfants, résidant à la Riviera Palmeraie. Il est rejoint par Patrice Akelé, entrepreneur qui habite la même commune. « Il n’y a pas un Ivoirien qui vous dira qu’il n’est pas inquiet par ce qu’il voit et entend. Je suis père de trois enfants. Et je ne veux pas manquer de nourriture à la maison si la situation venait à dégénérer. Ce n’est pas ce que je souhaite. Mais j’ai acheté des vivres comme du riz, de l’huile, des pâtes alimentaires, etc. J’ai aussi payé des non-vivres », relate-t-il. Bien que l’inquiétude gagne de nombreux Ivoiriens, ce n’est pas encore la course à l’approvisionnement dans les supermarchés. Notamment à Cap Nord, à la Riviera et à Sococe, aux Deux-Plateaux où l’affluence n’a pas varié.

Rumeurs

« Les gens font circuler les rumeurs dans le but de créer la peur chez les Ivoiriens et provoquer un chaos. Il y a certains qui cèdent à ce genre de choses, moi pas », indique Moussa Diakité, qui exerce dans l’import-export. « On ne peut pas comparer la situation de la grande majorité des consommateurs à celles des individus cantonnés à Abidjan. Je peux dire qu’il y a une psychose pour les Abidjanais, mais pas ailleurs en Côte d’Ivoire », note Marius Comoé, président du Conseil national des organisations de consommateurs de Côte d’Ivoire (Cnoc-CI). Pour lui, cette situation est volontairement créée par des militants de partis politiques. « Ce sont eux qui lancent des rumeurs. Aujourd’hui, les gens ne disposent pas de moyens pour faire des approvisionnements, alors, ils ne suivent pas le mouvement », ajoute-t-il. Avant d’appeler les Ivoiriens au calme : « Nous les appelons au grand sens de la responsabilité. Nos hommes politiques trouveront à un moment donné les moyens de se parler ». Au niveau des commerçants, on se dit sereins. « Tout ce que nous entendons ne sont que des rumeurs. Dans nos magasins, nous n’avons pas encore remarqué un afflux de personnes pour faire des provisions à cause de la situation du pays. Nos ventes n’ont pas bougé et nous demandons aux gens de ne pas céder aux rumeurs », explique Sékou Ouattara, le chef de communication de la Fédération nationale des commerçants de Côte d’Ivoire (Fenacci).

Raphaël Tanoh

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